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Seconde main : un marché à prendre pour les marques de mode ?

Par Celine Vautard

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Retail

Alors que le site de revente United Wardrobe vient de se lancer en France. Que l’application Vinted revendique 21 millions de membres répartis dans 10 pays et un volume d’affaires qui a dépassé le milliard d’euros en 2018 avec une croissance globale annuelle de 300 pour cent (rien qu’en France, elle a généré 23 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier). Que LeBonCoin a racheté le site Videdressing ; tandis qu’Ebay vend un vêtement toutes les 20 secondes. L'heure est au constat et les chiffres ne laissent personne indifférent, encore moins les marques qui veulent profiter de ce nouvel or vert de la mode.

Camaïeu teste son vide dressing

« Il y a 2 ans, 800 000 pièces Camaïeu étaient déjà en vente sur Vinted ; aujourd’hui, ce chiffre est monté à 1,5 million de pièces. Nous ne pouvions pas passer à côté de cette tendance de consommation, c’est pourquoi nous nous sommes associés à Place2Swap pour transformer le seconde main en opportunité pour ramener du trafic en magasin, explique Sophie Lepers, responsable des projets digitaux de Camaïeu. Ce projet de vide dressing répond à des valeurs RSE avec un objectif commercial de générer du passage en boutiques. » D’abord testé depuis octobre 2018 au sein de 18 magasins sur une période de 6 mois, le projet vient d’être relancé dans toute la région parisienne avec 120 magasins. « Nous avions vu trop petit en nombre de magasins, confie Sophie Lepers. Le projet ne peut fonctionner qu’à plus grande échelle. Il y a actuellement environ 2’500 annonces sur le site pour lesquelles les vendeuses et acheteuses doivent venir en boutique. Il n’y a aucune commission, pas de frais et dans le futur nous voulons proposer la livraison à domicile ou en point Relay. »

La mode enfant pionnière

En précurseur, Cyrillus a lancé sa propre plateforme d’occasions baptisée Seconde Histoire en octobre 2017. Celle-ci comptabilise plus de 13 ’000 annonces (principalement du prêt-à-porter pour enfants) et plus de 10 ’000 comptes créés. Pratique, elle offre deux solutions de rémunération aux vendeurs : soit un paiement en cash sur sa cagnotte, selon le prix de vente fixé, soit un bon d’achat cadeau sur la collection actuelle, majoré de 50 pour cent par la marque. De quoi inciter les clients à passer commande sur l’e-shop classique. Sur le même créneau, le groupe Ïdkids propose aussi Ïdtroc, une plateforme en ligne pour ses marques Jacadi, Obaïdi et Okaïdi. Pour l’instant cependant, l’initiative est praticable seulement en métropole lilloise et en région parisienne. Enfin, Petit Bateau décline de son côté une fonction « occasions » sur son appli mobile.

Tout le monde veut sa part du gâteau

Et le marché de la seconde main n’en est qu’à ses débuts. Ainsi, l'Institut Français de la Mode (IFM) rappelle que le pourcentage de Français qui déclarent avoir acheté des vêtements d'occasion a doublé entre 2010 et 2018, pour atteindre 30 pour cent. Et l’âge des consommateurs joue beaucoup dans ce domaine. Ainsi, les générations Y et Z (30 ans et moins) adoptent 2,5 fois plus que leurs aînés ce mode consommation alternatif. Alors que le marché européen de l'habillement neuf (chaussure comprise) pèse 372 milliards de dollars, le marché mondial de la seconde main pourrait atteindre 51 milliards de dollars d'ici à cinq ans, selon le site de revente thredUP.

Dernières initiatives, Les Galeries Lafayette ont lancé en avril dernier leur plateforme de vente d’occasion Le Good Dressing qui a la particularité que l'échange entre les consommateurs se déroule en point de vente physique. Enfin avec L’Atelier Bocage, la marque de chaussures qui a lancé son programme de location de chaussures, proposera à la fin 2019 toutes les paires reconditionnées sur une nouvelle plateforme de seconde main.

Photos : Sites Camaïeu, Ïdtroc et Seconde Histoire

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