Malgré le report du plan « Stratégie Mode », la FNH poursuit la rédaction d'une charte marques/commerçants
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À l’heure où l’annonce du plan gouvernemental « Stratégie mode » est reportée, du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée par le président de la République, Emmanuel Macron, la Fédération Nationale de l’Habillement maintient son projet de charte collaborative entre les commerçants indépendants et les responsables de marques de mode (création, production, distribution, vente).
Mardi 11 juin 2024, la Fédération Nationale de l’Habillement (FNH) a réuni des groupes de professionnels autour d’une animation ludique à La Caserne. Le but ? Faire ressortir des idées à même de définir le magasin physique et la marque de mode idéaux, grâce à des échanges constructifs.
« Quand on a suggéré l’idée à Pierre Pelouzet, médiateur national des relations inter-entreprises, il a répondu « banco », introduit Pierre Talamon, président de la FNH en ce début d’après-midi. Seulement voilà : dissolution de l’Assemblée nationale oblige, plus aucun membre du gouvernement n’a désormais le droit de s’exprimer. Ainsi, Sylvain Maisonneuve, conseiller ministériel chargé du commerce, qui devait assister à cette réunion, a dû, par devoir de réserve, déclarer forfait.
De même, l’évènement « Lancement de la stratégie mode », qui devait se tenir le jeudi 20 juin 2024 en présence du ministre de l’Économie, M. Bruno Le Maire, la ministre de la Culture, Mme Rachida Dati, et la ministre déléguée chargée des Entreprises, du tourisme et de la consommation, Mme Olivia Grégoire, est-il « reporté ». Voire annulé, si les Macronistes ne remportaient pas les élections législatives.
L’éventualité d’un remaniement ministériel n’a pas empêché les professionnels de faire valoir l’intelligence collective
Règle du jeu : répartis en quatre groupes, les participants (agent de marques, responsables de fédérations, stylistes, formateurs, etc.) étaient invités à réfléchir sur les atouts du magasin gagnant : sélection de produits (l’affichage, le prix), relation avec les marques, clientèle et politique de l’entreprise. Puis sur les points forts d’une marque attractive : identité, relation fabricants/distributeurs, produits et politique de l’entreprise.
Au bout de dix minutes, chaque équipe rebondissait sur les propositions des autres groupes. Trois gommettes étaient ensuite remises à chaque participant afin, qu’individuellement, il ou elle détermine trois suggestions phares.
À l’issue de cette expérience ludique qui favorisait l’échange d’idées, d’expériences et de retours terrain, un point fut fait sur les priorités à transmettre aux autorités pour agir. Voici ce qu’il en découle :
Côté magasins :
- La boutique doit être envisagée comme un lieu de vie, hospitalier, convivial, ne consistant pas seulement à vendre, mais à offrir un conseil humanisé.
- Le rapport de confiance est primordial. Il nécessite une transparence de l’offre avec des informations vérifiables (composition du produit, chaîne de valeurs) et une implication de la force de vente grâce, notamment, à la formation et à la valorisation de leur statut.
- Les volumes d’achats des multimarques doivent pouvoir s’adapter à leurs besoins.
- La date des soldes doit être revue.
- Une plus grande cohérence entre les prix pratiqués sur le web et dans les boutiques physiques doit être appliquée.
Côté marques :
- La créativité, l’ADN, l’univers culturel, l’innovation technologique et stylistique sont des éléments phares à mettre en avant. Ce, avant le sujet du prix de vente. Néanmoins, la question du positionnement des prix (le fameux « juste prix ») doit être considérée. À ce compte, les professionnels réclament un meilleur encadrement des soldes.
- Pour favoriser la traçabilité, le passeport numérique est plébiscité.
- Côté distribution, les professionnels appellent au respect de la territorialité (respect des zones de chalandise).
« Notre rôle est de faire comprendre aux politiques que nous allons être des intervenants, des apporteurs d’idées pour un commerce de la mode vivace et plus juste, a conclu Pierre Talamon. Nous voulons faire entendre la voix des indépendants qui sont des commerces de proximité ayant une liberté d’action, une capacité d’adaptation et sont propices aux échanges entre humains. » Dont acte.