Habillement : vers une embellie pour 2016?
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La Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin a livré son bilan économique 2015 et ses perspectives 2016. Avec une consommation stabilisée, elle mise sur une reprise cette année. Revue de chiffres.
« Après avoir légèrement frémi en 2014 (+0,2 pour cent), et après 5 années de baisse consécutive, la consommation de prêt-à-porter féminin s’est stabilisée en valeur en 2015 », annonce en préambule François-Marie Grau, Délégué Général de la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin. Et cela aurait pu encore être mieux sans les attentats de novembre et le climat printanier qui a frappé de novembre à décembre, faisant de 2015 la deuxième année la plus chaude en France depuis 1900, juste après 2014.
385 euros de budget moyen
Une année très chahutée donc avec un pouvoir d’achats en hausse (+1,7 pour cent) soit 10,8 milliards d’euros dépensés par les Françaises pour leur achat de mode. Dans le détail, celles-ci ont acheté moins en volume depuis 2007 (-16 pour cent) mais à un prix légèrement supérieur (+0,7 pour cent). Leur budget moyen ? 385 euros contre 387 euros en 2014. « Sans surprise, les 13/24 ans restent les plus grandes consommatrices de mode avec des dépenses atteignant 646 euros », souligne François-Marie Grau.
Moins de grosses pièces
Malgré un climat doux, les Françaises ont tout de même renouvelé leur dressing. Les pièces de dessus (vestes, pantalons, jupes…) ont été privilégiées : +0,2 pour cent en valeur (-0,2 pour cent en 2014) et +0,8 pour cent en volume (+3,4 pour cent en 2014). En boutiques, les trenchs ont connu un joli succès (+14,4 pour cent) et la demande pour les vestes et blazers s’est accrue (+59,6 pour cent, soit 2,3 fois plus en 2015). Quant aux leggings (+19 pour cent) et aux jeans (+4,8 pour cent), ils restent des indispensables. La baisse s’installe au rayon des manteaux (-0,3 pour cent), ainsi que des anoraks, parkas, et des blousons et sur les vêtements en cuir (-5 pour cent). Moins plébiscitées également les robes (-0,7 pour cent) et les jupes (-14,6 pour cent).
Les chemises à la hausse
Côté petites pièces de dessus (chemisiers, pulls, tee-shirts), le segment a connu un recul des volumes d’achats (-2,1 pour cent) mais a vu le prix des produits achetés progresser (+1,8 pour cent). Si les ventes de tee-shirts reculent de 7,5 pour cent en 2015, elles représentent cependant toujours les volumes d’achat les plus importants sur ce segment des petites pièces à 35,3 pour cent. Chute également pour les pulls et les gilets (-1,2 pour cent) remplacés par les tailleurs, vestes et blazers. Enfin, les plus belles progressions vont aux sweat-shirts qui ont opéré un beau retour (+10,3 pour cent), ainsi qu’aux blouses et chemisiers (+9 pour cent). Les maillots de bain ont quant à eux largement bénéficié des bonnes conditions climatiques (+44,5 pour cent).
Record absolu de prix barrés
Alors que les soldes ont exercé une moindre pression sur le marché en 2015, ceux-ci couplés aux promotions auront pourtant compté pour 45,2 pour cent de l’ensemble du marché prêt-à-porter féminin en valeur (contre 44,3 pour cent en 2014), soit un record absolu. En cause, la suppression des soldes flottants et la surenchère des promotions et autres ventes exceptionnelles proposées par les commerçants avec une forte poussée des promotions en avril, septembre et octobre (mois éloignés des soldes).
Enfin, peu de changement sur le trio de tête des circuits de distribution plébiscités par les Françaises. En première position figurent les chaînes spécialisées avec 34,2 pour cent des sommes dépensées (-0,3 point), suivies par les multimarques avec 19,3 pour cent (-0,2 point) et les GSS Grande Diffusion avec 10,6 pour cent (-0,3 point). De son côté la VAD progresse (+0,4 point) avec 9,9 pour cent des sommes dépensées. Les pure-players poursuivent leur croissance (+0,6 pour cent) et représentent 3,6 pour cent du marché de la mode femme en valeur contre 1,2 pour cent en 2008. « L’habillement est le produit le plus acheté en ligne », confirme François-Marie Grau. Restent les grands magasins, 6,3 pour cent (+1 point), la grande distribution alimentaire, 5,4 pour cent (-0,3 point) et les magasins de sport, 4,3 pour cent (-0,3 point).
Exportations à la hausse
Enfin cocorico pour les griffes françaises qui séduisent de plus en plus à l’international. «Pour la première fois, le montant des exportations a franchi la barre des 3 milliards d’euros, pour atteindre 3,014 milliards d’euros soit une hausse de 6,7 pour cent », remarque François-Marie Grau. Parmi le top 10 des pays acheteurs figurent : La Chine et Hong-Kong, l’Italie, l’Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Espagne, la Belgique, le Japon, la Suisse et la Corée du Sud.
En conclusion, la Fédération avance déjà des prévisions positives. « Le rythme de croissance de la consommation devrait s’accélérer, soutenu par la progression du pouvoir d’achat », confie Daniel Wertel, Président de la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin, qui prévoit une augmentation de 1,6 pour cent de la consommation de prêt-à-porter féminin (versus 2015). Rendez-vous l’an prochain !
Photos : Boutique Suite 341 – Collection Camaïeu.