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Biba fête ses 45 ans : les clés de la réussite du multimarque parisien

Par Celine Vautard

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Retail|INTERVIEW

Depuis 1974, la boutique fait partie des adresses mode préférées des Parisiennes. Yaël Kouprianoff a pris la suite de sa mère depuis 1995 et insuffle son style. Rencontre !

Quelle est l’histoire de Biba ?

Ma mère, Odette Baché, a ouvert la boutique au 18, rue de Sèvres (7 ème arrondissement), à deux pas du Bon Marché, il y a 45 ans. C’est l’époque de Montana, Alaïa, Mugler, qui sont les jeunes créateurs en devenir de l’époque. Elle les référence et lance en parallèle une collection Biba qu’elle vend en France et à l’international. Je la rejoint assez vite et travaille à ses cotés. Mais au fil du temps de nombreux créateurs ont commencé à ouvrir leur boutique en nom propre. Biba est devenue moins rentable et ma mère a décidé de tout arrêter et de vendre.

Pourquoi avoir voulu continuer et comment avez-vous fait évoluer les lieux ?

Déjà je ne voulais pas voir la boutique disparaître. Même si je n’y connaissais rien en gestion, j’ai décidé de continuer l’aventure car la mode c’est une vraie passion ! Ma priorité a été de faire rentrer de la trésorerie même si en parallèle j’ai petit à petit fait des travaux pour faire évoluer le concept. J’ai intégré les marques Maje, Sandro et Ba&Sh qui débutaient alors et je les ai faites cohabiter avec d’autres qui étaient également dans l’air du temps. J’ai tout de suite pris en compte les attentes des clientes. Aujourd’hui, sur 50 mètres carrés, Biba habille les femmes de la tête aux pieds avec du prêt-à-porter et des accessoires : bijoux, chaussettes, chaussures, sacs, ceintures et même un peu de lingerie. Je fais également attention au prix en commençant à proposer des produits à partir dune quinzaine d’euros.

Biba a 45 ans aujourd’hui, quelle est votre offre ?

Je suis restée fidèle à quelques noms comme Swildens, Acquaverde, Chloé Stora, Laurence Bras, Bosabo, tout en intégrant régulièrement des nouveautés et des marques de niche qui racontent des histoires. J’aime la mode qui ne se démode pas. J’ai aussi mon style que j’assume et qui rejaillit en boutique. Par exemple, les collections hiver valorisent des looks très masculin/féminin avec des pulls en cachemire, de beaux pantalons, des teintes douces. L’été, c’est beaucoup plus coloré avec des pièces hippie chics, des robes longues, du voile de coton, des imprimés. Mais, je prends toujours soin de sélectionner des pièces faciles à porter, dans de belles matières et avec des détails qui font la différence.

“En France, le métier de vendeuse n'est pas du tout valorisé et reconnu alors que c'est une vraie profession", Yaël Kouprianoff, dirigeante de Biba.

Aujourd’hui comment tirez-vous votre épingle du jeu par rapport au web ?

Déjà par mon offre avec des marques et des créateurs que l’on ne trouve parfois nul par ailleurs, mais aussi et surtout par le conseil et l’accueil. Ici, mes clientes viennent pour passer un vrai moment de détente. Je suis aussi présente à la vente plusieurs jours dans la semaine pour avoir leur ressenti. En parallèle, je fais également du consulting pour quelques marques de mode pour leur communiquer justement ce ressenti. Je suis réellement dans le conseil et le bien-allé. Comme je dis toujours à mon équipe, je préfère louper une vente que de vendre une pièce qui ne va pas à une cliente. La vente c’est aussi échanger et écouter. D’ailleurs, je trouve qu’en France, le métier de vendeuse n’est pas du tout valorisé et reconnu alors que c’est une vraie profession. Enfin, pour répondre à la question, je contre Internet grâce à ce service 5 étoiles de conseil et d’accueil. D’ailleurs, Biba ne s’est pas développée outre mesure dans ce sens pour rester à taille humaine.

Du coup, avez-vous un site web et êtes-vous présente sur les réseaux sociaux ?

J’avoue que ce n’est pas ma génération ! Mais nous avons un site et surtout une page Instagram sur laquelle nous proposons des silhouettes. Les clientes qui nous connaissent nous suivent et achètent ainsi les nouveautés que nous leur montrons. J’avoue que ce rapport n'est pas trop ma tasse de thé car je suis dans le vrai relationnel, mais aujourd’hui c’est une véritable valeur ajoutée et c’est porteur.

Biba fête ses 45 ans, allez-vous marquer le coup ?

Bien sûr ! Nous organisons jeudi 11 avril un cocktail VIP avec nos meilleures clientes auxquelles nous dévoilons des pièces réalisées en édition limitée (45 exemplaires) avec nos marques phares. Il y a une robe bohème avec Laurence Bras, une chemise imprimée avec Bella Jones, un jean tie & dye par Acquaverde, une chemise Swildens, une paire de sabots par Bosabo, un pantalon par Hod et un bijou par Vic et Max. Nous offrons aussi des tote bags siglés “Happy 45 !“

Comment voyez-vous le futur de Biba ?

C’est avant tout une histoire de famille et de femme ! Ma fille Sarah, qui a 22 ans, m’a rejoint il y a peu. Ensemble, nous allons mener plus loin l’aventure de Biba. Nous projetons d’ouvrir une nouvelle adresse Biba à Paris d’ici un an ou deux tout en gardant la même philosophie.

Photos : Biba ©N.Kouprianoff

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