Ami Paris monte en puissance en Amérique du Nord avec l'ouverture d'une première boutique à Toronto

La marque française de luxe accessible Ami Paris vient d’inaugurer sa première boutique au Canada. Cette ouverture à Toronto marque une étape clé dans sa stratégie d’expansion régionale, avec l'ambition de porter l'Amérique du Nord à 20 % de son chiffre d’affaires total, selon les informations de WWD.

Un ancrage stratégique au Canada

Le nouvel espace de 90 mètres carrés a ouvert ses portes samedi au Yorkdale Shopping Center de Toronto, un centre commercial haut de gamme. La boutique, conçue par le designer Alexandre Mattiussi, présente une longue façade incurvée de 24 mètres, avec des baies vitrées et un intérieur écho au flagship parisien : pierre d'Euville, chaux beige, bois de chêne, et détails or champagne créant une ambiance d'appartement.

Ce choix d'ouvrir sa sixième boutique nord-américaine au Canada, en amont de son expansion aux États-Unis (où Ami compte déjà cinq magasins à New York, Miami et Los Angeles, en plus de 79 portes chez les détaillants), est stratégique.

Pour le directeur général, Nicolas Santi-Weil, le Canada est « un marché à fort potentiel et qui aime la France », a-t-il déclaré à WWD. Le dirigeant considère le Yorkdale Shopping Center comme « un lieu incontournable », comparable au South Coast Plaza en Californie ou au Dubai Mall au Moyen-Orient.

Objectifs de croissance et « luxe amical »

L'Amérique du Nord est actuellement l'un des trois principaux marchés d'Ami et celui qui connaît la croissance la plus rapide, affichant une augmentation de 40 % d’une année sur l’autre, et ce « malgré des logistiques qui ne sont pas encore optimisées », a précisé le DG à WWD.

L'ambition est d'augmenter la part de ce marché à au moins 20 % du chiffre d'affaires total. Bien que les États-Unis représentent actuellement moins de 10 % du chiffre d'affaires, une proportion qui doit être lue à la lumière d'une stratégie de réduction du nombre de partenaires pure-players, l'arrivée imminente de la marque chez Neiman Marcus devrait stimuler sa présence.

Le dirigeant voit également un potentiel énorme dans le marché du prêt-à-porter féminin, qui affiche une croissance de 86 % d’une année sur l’autre sur le marché américain.

Prudence face au contexte et futur hub logistique

Bien que l'entreprise n'ait pas partagé ses chiffres actuels exacts, la croissance globale en 2025 se situe « dans le territoire à deux chiffres ». L'exécutif a déclaré à WWD que les ventes aux États-Unis sont « positives », avec des augmentations à deux chiffres dans la plupart des magasins.

Pour soutenir cette expansion, Ami a recruté Bruno Rezzonico (anciennement vice-président senior du développement réseau pour les Amériques chez Gucci) en tant que président Amérique du Nord en mai. Cependant, l'ouverture à Toronto est aussi « une façon de réduire légèrement notre exposition par rapport aux États-Unis », a reconnu Nicolas Santi-Weil. Le DG préfère rester « très prudent, car le contexte est défavorable », notamment en raison des décisions rapides de l'administration présidentielle américaine. Grâce à son positionnement de prix qualifié de « luxe amical » (friendly luxury), Ami dit avoir été « moins impacté que d'autres marques de luxe » par les fluctuations tarifaires.

Pour l'avenir, l'entreprise prévoit d'ouvrir un entrepôt aux États-Unis pour desservir l'ensemble du marché nord-américain d'ici le second semestre 2026 ou début 2027. « Il devient crucial pour nous d'ouvrir un entrepôt aux États-Unis pour servir notre retail, nos clients en ligne et même nos comptes wholesale », a conclu le dirigeant auprès de WWD.