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Fima 2021 : Lumière sur Alphadi, le « magicien du désert »

Par Sharon Camara

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Salons|Interview
Regard Créatif/FIMA

Il est l’initiateur du FIMA et aussi un grand créateur de renom. Retour sur le parcours d’Alphadi, à l’occasion de la 13ème édition du Festival International de la Mode en Afrique.

À 64 ans, le nigérien Alphadi fait partie des créateurs les plus connus sur le continent et à l’international. « Le Magicien du Désert » ou encore « Le Prince du désert » a été formé à l’atelier de stylisme Chardon Savard à Paris. Avec plus de 30 ans de carrière, il se distingue par un style original alliant savoir-faire ancestral des ethnies du Sahel et un design inspiré du monde occidental. C’est en 1998, que Seidnaly Sidhamed de son vrai nom, lance le Festival International de la Mode en Afrique (FIMA) dont la première édition a eu lieu la même année dans le désert de Tiguidit. 23 ans plus tard, le FIMA brille par sa longévité et s’est imposé comme un rendez-vous incontournable de la mode africaine. À l'occasion de la 13ème édition, le grand créateur s’est confié à FashionUnited, lors d’une interview.

En cette période de crise sanitaire et sécuritaire, est-ce qu'il a été difficile d'organiser cette 13ème édition du Fima ?

Le Covid 19 est partout ! Au Niger, nous avons deux, trois ou dix cas chaque jour. Cela a été très difficile au début mais mon pays a vite compris ce qu’il fallait faire. Les artistes ont été les premiers touchés, je parle des créateurs, des mannequins, des couturiers, des chanteurs, etc. Ils ont été plus affectés parce que pendant deux ans, ils n'ont pas fait de scène, donc n’ont pas eu les mêmes revenus. Le FIMA de cette année a été compliqué à organiser mais c’était gérable. Les autorités sont avec moi, le gouvernement a été extraordinaire tout comme le corps médical. Nous avons observé et nous pouvons dire que la situation sanitaire est stable au Niger. Nous avons aussi été prudents puisque l’évènement est organisé au stade Général Seyni Kountché, un grand espace ouvert ! Aussi, nous avons la foi et il n'y aura aucun cas durant l'événement, In Shaa Allah.

Concernant l’aspect sécuritaire, il vous suffit de voir autour de vous, le Niger est stable. Je tiens à remercier la police, la gendarmerie, toutes les forces qui sont derrière nous et qui nous accompagnent matin, midi et soir. La stabilité au Niger se voit, nous ne sommes plus en alerte rouge. Si les festivaliers ont accepté de venir, c’est parce qu'ils savent que nous sommes un pays de paix. Tout est sécurisé, c'est la paix totale, nous avons prié pour que les gens viennent dans la paix et retournent dans leurs pays respectifs, en paix.

Le FIMA est devenu une institution depuis des années, tout comme le nom Alphadi. Comment expliquez- vous cette longévité ?

Le FIMA a su s’imposer au fil du temps d’abord parce que c’est un festival où on ne cherche pas à se faire de l’argent. C'est un festival à but non lucratif, humanitaire et qui cherche des bourses pour les donner à la jeunesse. Si je m'occupais uniquement de ma marque Alphadi, je serais surement multi- milliardaire en dollars, mais ce n’est pas ce que j’ai voulu faire et j'aime ce que je fais. Je me suis engagé à créer ce festival il y a déjà 23 ans et je me suis battu corps et âme chez les politiciens et chez les sponsors pour l'organiser.

À la fin de cet événement, le 5 décembre 2021, qu'est-ce que vous voulez qu'on retienne de cette édition ?

Que nous l’avons fait ! Cela veut dire que malgré le Covid, malgré l'insécurité dans le monde, aujourd'hui le Niger a montré que la mode africaine a sa place. Je veux qu'on retienne que l'Afrique est un continent où il y a de belles choses à découvrir. Je veux aussi montrer à tous ces mannequins qui n’ont pas pu défiler depuis deux ans et qui ont pu le faire ici, que c’est possible. C’est un moyen de montrer à cette jeunesse que nous sommes là, pour les accompagner.

À 64 ans, vous avez pratiquement tout réalisé dans votre vie, dans votre carrière, est-ce que vous avez encore des défis ?

Oui, il y a un projet qui me tient à cœur, le lancement de mon école de mode, parce que l'éducation c'est très important. J’ai aussi décidé d'accompagner et de produire du café. Il y a le projet du café Alphadi, du chocolat Alphadi sans oublier la création des concepts stores. Je veux aussi développer le côté économique et rentable du prêt-à-porter. Je veux que les créateurs soient respectés et que les financiers et les mécènes comprennent que l'Afrique a besoin d’eux. Sans mécénat nous n’avons rien, nous devons les aider, et c’est le combat qu’il me reste à faire. Éduquer la nouvelle génération et l’aider à trouver des mécènes pour qu'ils puissent vivre de leur art.

Regard Créatif/FIMA

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La mode en Afrique