En Côte d’Ivoire, le Yôrôdéhé Festival mise sur le pagne tissé
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Abidjan - Après une édition 2020 annulée pour cause de pandémie internationale, le Yôrôdéhé Festival fait son grand retour cette année. Plusieurs marques africaines se sont réunies autour du thème : « Tissons nos liens ».
Une robe en kita, une tunique en tissu Waragninnin de l’ethnie Sénoufo ou encore une coiffe en pagne baoulé. Ce soir du 27 novembre 2021, personnalités et fans de mode se sont parés de leurs plus belles tenues faites en pagnes tissés pour assister à la 7ème édition du Yorodehe Festival. Pour l’occasion, les couturiers ivoiriens Ciss St-Moïse, Ysand, Maral Création, Aïda Ouédraogo, la créatrice d’accessoires Kya Créations et le styliste sénégalais Mamadou Diop ont présenté, en exclusivité, leurs pièces composées d’étoffes tissées.
C’est en 2013 que la créatrice Patricia Géthème Gnonsia Ouli aussi appelée Ouli Pat lance son festival dans l’objectif de valoriser le pagne tissé. « C’est un élément essentiel de notre culture. “Yôrôdéhé” vient de la langue Wê, à l’ouest de la Côte d'Ivoire. Ce mot signifie “nouveau soleil”. C'est l'expression de l'espoir, d'une nouvelle espérance. Le festival est né d’une volonté de redonner de l'espoir aux jeunes tisserands de la région des montagnes, durement touchés durant les différentes crises sociopolitiques que le pays a connues. Pour ne pas voir ces tisserands sombrer dans le désespoir, nous avons voulu les encourager à se remettre au travail. Nous devions le faire en achetant leurs étoffes tissées. Par la suite nous avons contacté des tisserands des autres régions du pays », explique à FashionUnited, l’initiatrice de l'événement.
L’idée d’union et de cohésion reste au cœur de l’ambition de l’initiatrice puisque pour cette septième édition, le thème choisi est « Tissons nos liens », comme une envie d’insister sur l’importance de renouer le contact physique après une longue période d’arrêt des activités, due à la pandémie, qui a aussi conduit à l’annulation de l’édition 2020 du festival. En plus de vouloir accompagner les tisserands exerçant dans différentes régions du pays, le Yôrôdéhé Festival a un autre volet caritatif. « Nous avons décidé de remettre une vingtaine de machines à coudre à des jeunes dames qui se lancent dans le domaine de la couture ». Des outils de travail destinés à la Fondation Yéhé et à l’École internationale de formation professionnelle Michèle Yakice. Quant aux bénéfices de la vente aux enchères organisée durant le défilé, ils seront destinés à des organisations de protection des femmes vulnérables.
Ouli Pat par Patricia Géthème Gnonsia Ouli
L'initiatrice du Yorodehe Festival est aussi une créatrice avec sa maison de couture Ouli Pat. « Ma grand-mère est couturière et c’est elle qui m’a transmis l’amour de ce métier. J’ai lancé ma marque il y a plus de quinze ans et je travaille exclusivement avec le pagne tissé, sous toutes ses déclinaisons, même s’il arrive parfois qu'à la demande de certains clients, j'exploite d'autres tissus ».
Celle qui a remporté le premier prix « Édition Limitée » de l'Organisation Internationale de la Francophonie en 2014, est diplômée de l’école Horizons Couture. Avec plus de 17 ans d’expérience dans le métier, Ouli Pat, fière de son parcours, ambitionne de faire grandir son événement dans le pays et à l’international.