DRP concilie la Fashion Week Paris et la mode de la rue
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L’événement DRP, organisé par WSN Développement pendant la Fashion Week Paris septembre 2023, se situe entre le pop-up, le concept store et le festival. Il indique une façon moderne d’aborder le business.
La tente de l’expérimental DRP est située dans le jardin des Tuileries (côté Rivoli), à deux pas du gigantesque espace éphémère Dior, à trois pas de la Fan Zone de la Coupe du monde de rugby 2023, place de la Concorde. Et à côté du salon de l’accessoire de mode Premiere Classe, destinée aux acheteurs professionnels.
Une conjoncture géographique qui dit tout. DRP s’adresse aux acheteurs non professionnels qui restent, néanmoins, la cible finale de la Fashion Week Paris. Du moins, la cible des marques urbaines.
Car DRP, comme expliqué lors de notre présentation, est un événement dédié à la street culture tout terrain (chaussures, mode, sacs mais aussi drinks, (Kadra)CBD, street art, happenings, etc.….). Tellement tout terrain qu’elle franchit la périphérie de la banlieue rouge pour venir mettre l’ambiance dans la très prisée rue de Rivoli.
En cette journée destinée aux professionnels, avant l’ouverture au grand public le samedi 30 septembre et le dimanche 1er octobre 2023, les stands se mettent en place pour recevoir, sous une lumière électrisante, 7 000 invités inscrits, « pour la plupart issue de la Gen Z », indique Frédéric Maus, organisateur de cet événement, par ailleurs en charge du Who’s Next, Bijorhca et Première Classe.
La Fameuse : de la boutique multimarques aux pièces uniques upcyclées
En chemin, nous rencontrons Emmanuelle. Ancienne responsable de la boutique Homies, aux Abbesses, elle a délaissé son magasin pour s’inscrire dans le sillage de l’économie circulaire avec une marque en propre, nommée La Fameuse. « Pour avoir participé à la consommation de masse très longtemps, aujourd’hui je dis « stop », nous confie-t-elle en nous présentant des modèles upcyclés par thèmes : sport, jean, etc. Des vestes en pièces uniques entre 220 et 250 euros (prix final), des pantalons entre 130 et 150 euros, de quoi faire pâlir la Couture, mais aussi réjouir les acheteurs professionnels puisque La Fameuse est distribuée Au Printemps.
Son exemple traduit une profonde évolution de notre société de consommation. Si Frédéric Maus se bat pour que le commerce de détail indépendant perdure (il est fils de), l’expérience DRP qui se situe entre le pop-up, le concept store et le festival, est une façon inédite d’aborder le business.
D’un point de vue éthique et responsable, les jeunes qui veulent se lancer dans la mode ne peuvent se cantonner au modèle btob. Il a laissé des séquelles, à commencer par la rarification des boutiques multimarques sur le sol français au profit d’enseignes. Ce qui a engendré la structuration et la globalisation de griffes, au profit des jeunes créateurs indépendants. Une politique de volumes qui a rimé avec la délocalisation, une perte en termes de savoir-faire, etc.
DRP ou la culture du drop avec des pièces éphémères
Un système dans lequel nombreux et nombreuses ne se retrouvent plus. De fait, ces jeunes pousses testent les ventes en ligne via les réseaux sociaux, les pop-up ou, précisément, ce genre d’événements hybrides qui réunit une communauté précise. Qu’ils proposent des pures pièces vintage, comme les frères de la marque Homaaard, eat the rich » ou réparent et customisent des sneakers (Le Sneakers Atelier), ces jeunes entrepreneurs surfent sur une nouvelle économie.
Un modèle inspirant ? Peut-être. Fila expose à DRP avec un stand conséquent, présentant des collectors « sneaker Spaghetti » ou des nouveautés. Quand les locomotives sont présentes, c’est souvent le signe d’un potentiel commercial.