Une technologie qui remplace les mannequins pour les shootings mode?
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S'il n'est -pas encore- un rendez-vous incontournable des marques de mode, le salon du E-commerce qui ouvrira ses portes au parc des expositions de la porte de Versailles le 21 septembre prochain, semble pourtant mériter qu'on s' y intéresse. D'autant plus qu’est lancée cette année la 1ère édition de la Paris Retail Week, dont l’objectif est de réunir les communautés du e-commerce et du commerce traditionnel.
Durant les trois jours que durera la manifestation, 500 sociétés – comprenant conférenciers, partenaires et exposants – apporteront leur savoir faire dans divers zones thématiques couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur du commerce connecté : Digital marketing, Customer expérience et logistique.
Une nouveauté présentée par Allure Systems, une start-up indiquant employer une vingtaine de personnes, spécialisée dans la mode sur le web, pourrait bien être (nous ne l’avons pas tester nous même et nous nous basons sur les indications fournies par la société) une Illustration intéressante des diverses solutions technologiques inventées par les exposants du salon à destination des e-commerçants devant utiliser des photos de prêt-porter.
Cette société a été fondée par Gabrielle Chou, une serial entrepreneuse à qui l'on doit notamment le site Mood by me (qui, au passage, ne bénéficie pas, loin de là, que de commentaires positifs sur la toile) et par Jeremy Chamoux, ingénieur en Computer vision. Les deux co-fondateurs proposent une technologie permettant de produire des visuels mode de qualité, sans mannequin, sans photographe et sans retoucheur. Reconnaissez que ce teasing singulier mérite quelques minutes d'attention !
"Shooter 160 références par jour"
La solution Allure Systems propose de choisir un mannequin disponible dans un portfolio libre de droits. Le e-commerçant shoote de son côté lui-même ses produits. Les algorithmes de la solution font le reste: c'est à dire qu'ils recomposent l'image à partir des deux clichés pour obtenir une photo du mannequin portant le produit. Les mannequins sont proposés dans différentes poses et expressions pour créer de la diversité. "Tous les angles de vue sont possibles, ainsi que des cadrages variés pour s’adapter aux différentes demandes du marché. Le consommateur peut zoomer dans la photo et voir les détails" indique l'argumentaire. La solution est disponible pour les e-commerçants à partir de 1500 références à shooter par an.
N'est-il pas plus simple de tout photographier soi-même plutôt que de compartimenter le shooting de manière bien aventureuse ? L'argumentaire de la société répond à cette question de façon assez convaincante (avec un petit bémol cependant : les honoraires du mannequin nous semble élevés par rapport aux pratiques courantes). "Dans un shooting traditionnel, un mannequin T7 (c'est à dire le barème le moins cher du marché tel qu'il est dicté par le syndicat des mannequins français) est facturé 1172€ par jour. Honoraire auquel il faut bien-sur ajouter ceux du photographe, même salarié, et du coiffeur-maquilleur éventuel, indique Gabrielle Chou qui ajoute: la solution Allure Systems permet en moyenne 30 à 40 pour cent d’économie à qualité identique". Les argumentaires concernant la productivité semblent quant à eux, tout à fait décisifs : « la solution Allure permet de shooter en moyenne 160 références par jours, contre 80 à 100 pour une journée classique d’un mannequin de studio. En supprimant les étapes de castings et de retouche, le délai de mise en ligne des photos est amélioré, passant d’une moyenne de 7 jours à 36h ».
Cette solution a déjà un client d'envergure puisqu'il s'agit de Showroom Privé. Le numéro deux français du déstockage en ligne (qui a d'ailleurs annoncé mercredi son intention d'entrer en Bourse d'ici la fin de l'année) est client de la start-up depuis fin 2014. Gabrielle Chou indique : « Apres ce premier succès auprès de ShowRoomPrivé avec plus de 10 000 références traitées, les axes de développement pour Allure Systems sont doubles : d’une part, s’adapter aux demandes de clients qui aimeraient des visuels de mannequins en mouvement. Et d’autre part, offrir plus de choix de gabarits de mannequins, afin de pouvoir adresser le marché des grandes tailles ». Un exemple parmi d’autres - mais suffisamment singulier et digne d’intérêt pour justifier un petit passage supplémentaire au Parc des expositions ce mois-ci – du panel de possibilités, pour la plupart d'autant plus inattendues qu'elles correspondent à des métiers tout à fait neuf, offertes aux e-commercants.