Loyers des grandes enseignes : le bras de fer continue
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Alors que Bercy s’est prononcé jeudi dernier pour l’annulation de trois mois de loyers pour les TPE, demandant aux foncières de faire preuve de solidarité, la bronca continue chez les grandes enseignes, qui ne sont pas concernées par cet « effort de guerre ».
En ligne de mire, le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) qui s’oppose à toute mesure globale sur les loyers. Celui-ci préconise un étalement sur deux ans des paiements pour les plus petits commerces, une étude au cas pas cas pour les entreprises moyennes te un paiement normal pour les plus grandes enseignes. Une position critiquée par Bruni Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, et bien sûr par les premiers concernés, les enseignes nationales très souvent implantées à l’international, qui se sont regroupées en collectif avec leurs fédérations pour mieux peser dans cette bataille. Le groupe Yves Rocher (Yves Rocher, Petit Bâteau, Jules, Pimkie, Kiabi, Armand Thierry, Vivarte… tous s’insurgent de n’avoir pas été, encore entendu par Bercy et les grands bailleurs.
Certes, le gouvernement n’a pas la mainmise sur les propriétaires de parcs immobiliers, il ne peut qu’inciter. La question est avant tout juridique et c’est bien une bataille juridique qui se profile.
Cri d’alarme des acteurs du commerce
Samedi dernier, 16 fédérations, dont Procos (Fédération du commerce spécialisé), la Fédération Française de la Franchise, la FNH, l'Alliance du Commerce ont donc réagit à l’appel de Bruno Le Maire qu’ils jugent « insuffisant ». Si les signataires saluent l'avancée pour les TPE [très petites entreprises], elles dénoncent des mesures encore très largement insuffisantes et qui ne répondent pas au cri d'alarme lancé par l'ensemble des entreprises et des acteurs du commerce », écrivent-elles dans un communiqué commun. Le ministre de l'Économie préconisait également jeudi des négociations de gré à gré entre les autres commerces indépendants et leurs bailleurs. « Cette mesure ne doit pas se limiter aux seules TPE bénéficiaires du fonds de solidarité », jugent-elles, estimant « inacceptable au regard de l'ampleur de la crise » le « périmètre excessivement restreint » envisagé par le ministre. « C'est l'ensemble des commerçants, petits, moyens et grands, quelle que soit leur taille, qui sont aujourd'hui fermés et qui sont menacés dans leur survie », soulignent-elles.
Procos, qui représente 300 enseignes dont 64 pour cent présentes à l’international et 60 000 points de vente, écrit, par la voie de son délégué général Emmanuel Le Roch : « Ce n’est pas un débat juridique, c’est un enjeu économique, social et sociétal. L’objectif n’est pas le règlement d’un ou deux mois de loyers pendant que les magasins sont fermés. La plupart des acteurs ne pourront pas les payer sans avoir fait de chiffre d’affaires car cela mettrait en danger leur avenir ! Il faut donc changer de sujet et s’intéresser à l’avenir. Y arriver ne peut passer par le report du remboursement des loyers non payés pendant la fermeture, cela reviendra à consacrer une partie des emprunts garantis pour les financer. Ce n’est l’objectif ni de l’Etat et ni de la société. L’objectif est que cet argent serve à sauver les emplois. Le plus simple serait que le Gouvernement décrète la suspension des baux commerciaux pendant la période de fermeture. Aucun loyer et aucune charge ne seraient dus. Cela évitera d’engorger les tribunaux. Cela évitera des fermetures de magasins. »
Rappelons que le collectif des deux cent patrons d’enseignes mise en place la semaine dernière représente 2,6 millions d’emplois , des postes qui concernent pour la plupart les magasins.
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crédit : Unsplash