Le complexe commercial Lillenium ouvre ses portes ce 25 août dans un climat incertain
loading...
Conçu par l’architecte Rudy Ricciotti, positionné comme l’élément moteur du grand projet urbain lillois, ce nouveau complexe (à l’actif de Vicity) du quartier de Lille-Sud en pleine restructuration ouvre après des années de gestation, dans une période compliquée.
Certes, sur le papier, ce pôle commercial mixte s’inscrit dans une opération urbaine d’envergure de la Métropole européenne de Lille, avec ses 56 000 mètres carrés proposant de grandes marques internationales et nationales, le dernier concept d’hypermarché Leclerc, au total une centaines de boutiques dont les enseignes de prêt-à-porter H&M, Blue Box, Mango, Jennyfer, Grain de Malice, Izac ou encore Camaïeu. Sans oublier l’implantation de la Cité des Enfants, conçu par la Cité des Sciences parisiennes et une douzaine de restaurants.
Mais si belle soit la mariée, (900 emplois devraient être générés, selon son opérateur Vicity) est-elle légitime par les temps qui courent ? Dans son rapport, établi en juillet, la Fédération du commerce spécialisé (Procos) pose ce constat : « L’avenir est pour le moins incertain pour les centres commerciaux et le commerce en ville. » Précisant : « Ce sera très compliqué pour les centres commerciaux qui ont beaucoup misé sur les pôles loisirs et restauration ». Rappelant les pertes subies par le secteur de la distribution depuis le confinement en mars, pointe aussi les difficultés rencontrées par des « locomotives » et les hypermarchés, à l’instar du nouveau Leclerc de Lillenium, le premier dans Lille intra-muros. Plus généralement, l’Observatoire société et consommation (ObSoCo) relève « une baisse généralisée de fréquentation dans tous les types de centres commerciaux ». Et souligne de nouvelles tendances de consommation en faveur de petites marques alternatives « porteuses de différenciation, de renouveau de l’offre et du discours, et d’un a priori de sympathie et de confiance lié à leur petite taille et à leur nouveauté ».
Qualifié par ses détracteurs, notamment des élus EELV, de « projet d’un autre temps », analyse que semble confirmer le climat morose lors du dernier Mapic (le salon de l’immobilier commercial), à Cannes, Lillenium n’est pas le seul complexe d’envergure à ouvrir ces jours – ci : Mon Grand Plaisir (Compagnie de Phalsbourg) ouvre ce 27 août sur la zone commerciale des Clayes-sous-Bois (78), suivi par Steel, opéré par Apsys, mi - septembre à Saint-Etienne. Au total, 140 mètres carrés de surface commercial, pensés comme des lieux de vie, dans un contexte social et de consommation en profonde mutation. Sauront-ils séduire le public ? Relancer et dynamiser des zones urbaines ou représentent-ils déjà la queue de la comète ? A suivre…
Crédit: Lillenium