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Procès du braqueur au borsalino : itinéraire d'un voleur en série

Par AFP

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Credits: Chopard

Paris - "Je suis un voleur, un sacré voleur même!", lâche Aïssa Bendjaber devant la cour d'assises de Paris au premier jour de son procès pour le braquage de la bijouterie Chopard en 2016 alors que douze personnes se trouvaient dans le magasin.

Le 1er mars 2016, celui que l'on surnomme "l'homme au borsalino", du nom du couvre-chef utilisé lors de plusieurs braquages, pénètre arme de poing à la main dans la joaillerie de la place Vendôme avec un complice lui aussi armé aux alentours de 12H30, avant de s'enfuir moins de cinq minutes plus tard, d'après un inspecteur de la Brigade de répression du banditisme (BRB) appelé à la barre.

Leur butin, 26 bijoux d'une valeur d'environ six millions d'euros, n'a jamais été retrouvé, à l'exception de trois montres.

Pour ce casse, Aïssa Bendjaber, 67 ans, avait déjà été jugé en son absence en 2023, alors qu'il était en cavale. Il avait été condamné à 12 ans de réclusion criminelle. Son principal complice avait, lui, été condamné à huit ans de prison.

Arrêté en 2023, le braqueur multirécidiviste avait demandé à être rejugé en sa présence, comme c'est son droit.

Dans le box, vêtu d'un jean et d'un blouson, baskets aux pieds, l'accusé s'est volontiers expliqué sur son parcours de délinquant émaillé de séjours en prison.

"Il y a 50 ans, j'étais déjà dans une cage comme celle-ci", observe-t-il en se retournant dans son box. "J'ai passé 22 ans et six mois en détention, le tiers de ma vie", poursuit ce père de trois enfants.

Aîné d'une fratrie de huit enfants et adolescent dans une cité de Seine-Saint-Denis dans les années 1970, il fuit une famille difficile et commet des vols.

Les vols à l'étalage des débuts vont laisser place aux braquages, toujours dans des bijouteries de luxe : Fred rue de la Paix en 2005, Chopard place Vendôme en 2009 (il a plus de 50 ans), Grisogone en 2014 et Chopard à nouveau en 2016.

Par la suite, il s'attaque avec des complices à Piaget en 2017 pour un butin estimé entre 10 et 15 millions d'euros, des faits pas encore jugés.

"C'était un engrenage, a-t-il affirmé à la cour. A chaque fois, je me disais: +Allez, un dernier coup pour pouvoir me mettre à l'abri avec ma famille à l'autre bout du monde+."

D'après l'enquête, Aïssa Bendjaber et son complice auraient touché 300.000 euros de la revente du butin de la bijouterie Chopard en 2016. Il aurait utilisé sa moitié pour rembourser des dettes, notamment de jeux.

"Mon avenir, c'est la prison"

Pour son avocat Marc Bailly, M. Bendjaber "n'est pas un méchant".

"Il a plutôt le profil du gentleman cambrioleur de la chanson de Jacques Dutronc. Il a toujours utilisé des armes factices et n'a jamais visé de gens avec. Il ne s'en prend qu'à des bijouteries de luxe dont il sait que le personnel ne va pas s'opposer", dit-il.

Une version romanesque du gangster à laquelle l'avocate générale n'a pas adhéré, rappelant à l'accusé "la peur, le traumatisme" ressentis par les salariés et les clients du magasin au moment du braquage, dont certains sont parties civiles au procès.

"Je n'ai jamais maltraité les victimes, même verbalement", a tenu à préciser l'accusé. "J'ai peur moi aussi pendant le braquage et c'est la raison pour laquelle je parle beaucoup avec les employés, pour les rassurer et qu'il n'y ait pas d'incident."

M. Bendjaber est également jugé au cours de ce procès pour son aide supposée à la préparation du braquage d'une bijouterie de Genève en février 2017.

"Mon avenir, c'est la prison", a-t-il admis. "Je vais y mourir, je le sais."

Le verdict est attendu jeudi. L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.(AFP)

Note de la rédaction : Le titre et le texte de cet article ont été mis à jour le 18 septembre 2024, à 11:00 avec les dernières informations de l'AFP.

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