L'Italie, leader mondial des lunettes haut-de-gamme devant la Chine
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L'Italie est le plus gros exportateur mondial de lunettes haut de gamme, devant la Chine, et les géants du luxe viennent tous confier leurs montures de soleil et de vue aux fabricants de la région de Belluno, au nord de Venise.
En 2017, la Péninsule a exporté un total de 103 millions de paires, un chiffre en augmentation de 3,3 pour cent sur un an. La majorité (69 millions de paires) étaient des lunettes de soleil.
Le pays génère quelque 20 pour cent en valeur des exportations mondiales de lunettes, toutes catégories confondues, derrière la Chine. Mais pour ce qui est du haut-de-gamme, la Péninsule dépasse de loin Pékin, s'octroyant près de 70 pour cent du marché, selon l'Anfao, l'association nationale des producteurs de lunettes.
La filière compte près de 900 entreprises et plus de 17.000 employés. Ce chiffre avait même légèrement augmenté en 2015, car des entreprises ayant délocalisé en Asie une partie de leur production avaient commencé à la rapatrier, en raison notamment des exigences de certains clients pour un label "Made in Italy".
A une heure au nord de Venise, la province du Belluno est le berceau historique de la lunette et concentre quelque 80 pour cent de la production nationale: si la première usine s'y est installée en 1878, ce sont désormais tous les grands acteurs du marché qui y sont implantés.
Dans un rayon de 100 kilomètres sont ainsi concentrés tous les géants de l'optique: Luxottica, Safilo, Marcolin, De Rigo ou encore le groupe américain Marchon, sans compter tout l'écosystème de petits fabricants et sous-traitants. Leader mondial de la lunette haut-de-gamme, Luxottica - qui est en train de fusionner avec le français Essilor - a dégagé un milliard de bénéfice net en 2017. Il détient notamment les licences des marques Chanel, Prada, Ralph Lauren, Ray-Ban, Persol ou encore Oakley.
Safilo, deuxième acteur, détient pour sa part plusieurs licences de LVMH, dont Givenchy et Fendi, ainsi que Dior qui lui a été réattribuée jusqu'en 2020. Il a cependant perdu la maison Céline (LVMH) fin 2017, ainsi qu'une partie de la licence Gucci, dont la maison-mère Kering a récupéré le contrôle partiel de la production.
Marcolin, troisième du secteur - et avec lequel le géant LVMH a noué un partenariat pour produire progressivement, dans une manufacture conjointe, les lunettes de plusieurs de ses maisons - travaille notamment pour Tom Ford, Moncler, Roberto Cavalli, Balenciaga, Diesel, Guess ou encore Swarovski. (AFP)