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Gilets jaunes : les grandes enseignes voudraient avancer les soldes

Par Herve Dewintre

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Débuter les soldes d’hiver le 2 janvier? C’est le souhait du président de la confédération des commerçants indépendants de France, Françis Palombi, qui a demandé au gouvernement d’avancer d’une semaine les soldes d’hiver 2019 pour compenser les pertes d’activité liées aux manifestations des gilets jaunes. Vœu pieu : seul un décret publié au JO pourrait modifier les dates des soldes. Cette décision est du ressort du ministère de l’Economie dirigé par Bruno Le Maire qui n’y est pas favorable.

Le choix de démarrer les soldes au mercredi 2 janvier aurait-il un impact significatif sur le chiffre d’affaire des commerçants ? Les arguments des uns et des autres ne laissent pas entrevoir d’argument décisif permettant de faire pencher la balance en faveur d’un début anticipé. Françis Palombi l’affirme : la perte moyenne de chiffre d'affaires pour les commerces indépendants au mois de décembre est de 25 pour cent par rapport à la même période l'an dernier. « Commencer les soldes au 2 janvier au lieu du 9 janvier permettrait de démarrer janvier dans des conditions pas trop catastrophiques » ajoute le président du CDF au micro de France Info.

« Ceux qui souhaitent avancer les soldes sont les grandes entreprises »

Tiffany Fayolle, présidente de l’association des commerçant de Saint-Etienne, tempère cette affirmation sur l’antenne de RMC : « Nous n’avons pas de marge suffisante pour que les soldes soient intéressants. Cela permet simplement de récupérer de la trésorerie ». William Koeberie, président du conseil du commerce de France qui avait rendu un rapport à ce sujet au ministère de l’Economie à cette même époque de l’année, tient lui aussi à modérer l’assertion de Françis Palombi : « il y a un an, ceux qui souhaitaient avancer les soldes étaient les grandes entreprises et les centres commerciaux. Les indépendants, eux, étaient plutôt partisans de reculer la date le plus possible pour leur permettre de faire de la marge par rapport aux soldes".

Cette analyse est partagée par Bercy : avancer les soldes ne restaurera pas les marges des entreprises puisque l’on parle de la possibilité de vendre à perte. Certains observateurs proposent néanmoins des alternatives intéressantes : ainsi Gontran Thüring, délégué Général du Cente National des Centres Commerciaux (CNCC) réclame l’instauration d’un « Boxing Day » (jour des boites, une coutume fermement installée dans certains pays du Commonwealth) pour marquer la date du début des soldes. Quoi qu’il en soit, ces propositions ne font pas le bonheur des petits commerces qui voient les soldes d’un regard oblique. Leur méfiance vis-à-vis de ces périodes de promotion (ils ne peuvent généralement pas suivre les baisses massives proposées par les grandes enseignes et les géants de la vente en ligne) s’est exacerbée avec l’apparition de nouvelles périodes de promotion comme le Black Friday. Sans même parler des ventes privées qui ont désacralisé les soldes traditionnelles. Petite nouvelle positive dans ce concert de lamentations, les derniers chiffres du CNCC attestent que l’indice national de fréquentation a enregistré une hausse de plus de 6 pour cent le week-end du 22-23 décembre. Rattrapage tardif mais rattrapage tout de même.

Crédit photo : CCI Arles, dr

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