France: la filière cuir demander l'allègement de ses "contraintes"
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La filière française du cuir, qui rassemble 130.000 salariés, demande l'allègement de ses "contraintes" réglementaires ainsi qu'une amélioration de la qualité des peaux dans les cheptels pour doper sa compétitivité.
"Le secteur affronte d'importantes difficultés et est écrasé de charges et de réglementations, dans un contexte de baisse de la consommation de l'équipement de la personne", a résumé mardi lors d'un point presse Frank Boehly, président du Conseil National du cuir, confédération qui rassemble tous les métiers, de l'élevage à la distribution des produits finis.
Réunies dans un Livre Blanc, dix propositions ont été rendues publiques mardi pour "optimiser les performances de la filière" et ses 9.400 entreprises, qui réalisent 25 milliards d'euros de chiffre d'affaires et placent la France au rang de troisième exportateur mondial d'articles de maroquinerie et de cuirs et peaux bruts.
Pour améliorer sa compétitivité, la filière demande une "fiscalité attractive" avec par exemple des exonérations pour faciliter la transmission d'entreprises et l'investissement dans les PMI et PME, ou encore le "déplafonnement" de la taxe collectée chaque année pour financer l'innovation "dont l'excédent est confisqué par le Trésor public".
Le Conseil National du Cuir souligne également l'importance de développer les "spécialisations pratiques" aux métiers du cuir répondant aux besoins des entreprises, et demande la défiscalisation des heures de travail que les salariés dédient aux apprentis. Concernant l'approvisionnement, moins de 20% des peaux de veaux français répondent aux exigences de l'industrie du luxe en raison de blessures "d'origine mécanique" lors de l'élevage ou la présence de parasites comme la teigne.
"Si les entreprises ne trouvent pas en France des peaux de qualité, elles vont ailleurs, ce qui est dommage car nous avons le premier cheptel d'Europe", déplore M. Boehly qui prône la vaccination systématique contre la teigne ainsi que "l'accompagnement" financier des éleveurs pour qu'ils puissent "mieux protéger la peau des animaux".
La "concurrence déloyale" est aussi pointée du doigt s'agissant de l'appellation "cuir", qui ne peut être appliquée qu'aux matières issues d'une peau d'animal "et pas aux produits fabriqués à partir de fibres de fruits ou de légumes". (AFP)