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Essentiel ou non-essentiel, là est la question

Par AFP

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Pantin - Produit essentiel ou non-essentiel, c’est le retour de la grande interrogation dans les commerces des départements qui doivent reconfiner face au Covid. En attendant des précisions des autorités qui n’avaient pas empêché des situations ubuesques lors du confinement de l’automne.

C’est le retour des bâches en plastique. Au Leclerc de Pantin vendredi matin, un employé teste une dernière fois le rideau occultant, avant de le replier au dessus du rayon, et de refermer son escabeau. “Les rayons restent ouverts”, explique-t-il aux clients alentour. “Les rideaux, c’est au cas où on doive refermer demain” ces fameux rayons dits non-essentiels.

Au dessus des collants, lunettes ou brosses WC, casseroles, couverts ou chaussons, la même menace plane et le même dispositif a été installé. “Pour le moment, on ne sait pas trop où on va”, regrette Zakia, responsable du textile pour cet hypermarché de proche banlieue parisienne. “Ca manque de cohérence, par exemple les chaussures enfants ou les sous-vêtements, expliquez-moi pourquoi ça ne serait pas essentiel ? Quand on en a besoin, on en a besoin !”

Sur RTL vendredi matin, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a assuré qu’un décret allait préciser quels commerces pourraient rester ouverts, avec des protocoles “améliorés”, et lesquels devront fermer à partir de vendredi minuit, dans les 16 départements français concernés par un nouveau confinement. Et, par souci d’”équité”, quels rayons vendant les mêmes produits devront être condamnés dans les grandes surfaces.

Outre l’Ile-de-France et les Hauts-de-France, sont concernés les département des Alpes-Maritimes, de la Seine-Maritime et de l’Eure. Selon Bercy, 110 000 commerces sont concernées par une fermeture, en comptant les commerces qui étaient déjà fermés dans les centres commerciaux.

“Un gros point d’interrogation”

“Ils refont les mêmes erreurs qu’en novembre”, grommelle en glissant une ampoule dans son panier une cliente du Monoprix de l’avenue Jean Jaurès, dans le XIXe arrondissement de Paris.

Simple a priori, ce “souci d’équité” s’était traduit à l’automne par un beau “bordel” en magasins, selon l’expression de Michel-Edouard Leclerc, avec des milliers de produits qui avaient dû être retirés en urgence des rayons, bâchés ou enrubannés dans des milliers de grandes surfaces.

“On repart en absurdie avec cette nécessité, pour les grandes surfaces, de bâcher à nouveau une partie des rayons”, déplorait dès jeudi soir Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD).

Pour Lola et Sylvie, des rayons non-alimentaires du Monoprix de l’avenue Jean Jaurès, “c’est tous les jours un gros point d’interrogation”. Lors du précédent confinement, elles recevaient le matin “une note de la direction” précisant les rayons ouverts ou non. Vendredi matin, ces précisions n’étaient pas encore connues, “on saura sûrement demain, ou lundi”, expliquent-elles.

Cela pourrait avoir un impact sur leur activité professionnelle: “On saura aussi si on passe en travail partiel”. Lors du précédent confinement, certaines enseignes de grande distribution y avaient en effet eu recours pour compenser la fermeture de ces rayons “non essentiels”, mais représentant une part significative du chiffre d’affaires.

Les acteurs de la grande distribution, qui emploie plus de 660 000 salariés en France, considèrent généralement que les rayons non-alimentaires (habillement, loisirs, ameublement, électronique…) dont la très grande majorité sont considérés comme “non essentiels”, représentent en moyenne entre 15 pour cent et 20 pour cent de l’activité des grandes surfaces.

A l’automne, le click&collect avait été autorisé pour ne pas établir de rupture d’équité avec le commerce en ligne. Mais au Leclerc de Pantin, “ça ne marchait pas tellement, il y avait très peu de demandes”, assure Zakia. Certains magasins avaient proposé un service un peu détourné, avec “un stand à l’intérieur du magasin” avaient relevé mi-novembre les bénévoles de l’UFC-Que Choisir. Selon l’association de consommateurs, plus d’un cinquième des rayons non essentiels étaient en réalité restés ouverts dans les grandes surfaces.

“Il ne suffit pas de déclarer les rayons fermés, encore faut-il que les produits soient réellement hors de la portée des clients.” Et qu’ils soient clairement identifiés par tout le monde… (AFP)

Crédit : Unsplash, Pascal Bernardon.

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