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En images : la première boutique – très réussie - de Dice Kayek

Par Herve Dewintre

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Retail

Dice Kayek , c’est tout d’abord un tandem sororal: Ece la créatrice et Ayse la gestionnaire, deux sœurs complices, complètes et complémentaires. C’est également un pont entre les cultures, un voyage incessant entre la France et la Turquie. C’est enfin un cri d’amour pour l’artisanat : pour les petites mains qui cousent et qui brodent, une inquiétude aussi : celle de voir disparaître les précieux savoir-faire dont étaient constellés les tenues du temps jadis. Alors forcément, dans les silhouettes qu’imaginent Ece Ege, transparaît parfois une nostalgie, un raffinement nimbé de références, une distinction chargée d’histoire : prêt à porter ? Haute Couture ? Peu importe, le label connait par cœur ces deux calendriers parisiens. Dice Kayek est une maison d’élégance à porter.

Ce qui caractérise également la maison, c’est son aptitude à prendre son temps, le temps du souvenir et de la conception. C’est d’ailleurs peut être le secret de la longévité de ce label qui a débuté en 1992 en dévoilant des chemises de coton blanc avant de devenir membre de la Fédération française de la couture en 2011. Entre-temps la gloire de Dice Kayek s’est répandue sur le globe non pas à la vitesse de l’éclair mais au tempo de l’évidence et au rythme de la virtuosité. Les plus grands musées du monde, dont le Victoria & Albert Museum à Londres (acquéreur de plusieurs pièces), les Arts décoratifs à Paris, Istanbul Modern ou encore l’Amsterdam Museum, ont salué à sa juste mesure une vision qui juxtapose aux pliages savants et aux broderies fastueuses de l’artisanat ottoman, la « façon » qui distingue la silhouette parisienne.

Une boutique conçue par Bernard Dubois dans une galerie d’art

La marque ouvre aujourd’hui sa première boutique parisienne, au 15 rue Saint Benoit dans les murs d’une galerie d’art emblématique de Saint-Germain-des-Prés. C’est dans ce quartier que les deux sœurs ont élu domicile il y a 20 ans. Le bâtiment qui abrite la boutique est plutôt atypique pour la capitale : il date des années 50. « Son austérité classique rappelle un peu les rationalistes italiens ».

L’architecte Bernard Dubois a conçu un lieu dont la sobriété de ton et la retenue architecturale permettent aux créations présentées (on aurait pu écrire : exposées) de s’épanouir gracieusement. Il y a une évidente volonté de jouer avec les codes et les références, d’insuffler un caractère contemporain aux matériaux classiques : deux majestueux murs de marbre adressent un vigoureux clin d’œil au Pavillon de Barcelone de Mies Van der Rohe. Des colonnes et des poutres de béton dressent des lignes inattendues. Cela crée une collision étrange et délicieuse, une étrangeté de détails qui prolonge la démarche de remise en question des codes de l’architecture du siècle dernier. L’alchimie entre l’ordonnance du lieu et la structure des créations est totale.

Crédit photo : Romain Laprade, dr

Dice Kayek