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Comment le Bon Marché a mis l'art contemporain au cœur de son expérience retail?

Par Herve Dewintre

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Retail

En s’associant, en 1952 au propriétaire du Bon Marché, Aristide Boucicaut n’a pas simplement transformé un modeste magasin de nouveautés en temple de la consommation moderne, il a également posé les bases de ce que nous appelons aujourd’hui le merchandising. Cette innovation - largement décrite dans le roman d’Emile Zola « Le Bonheur des Dames » se manifestait par un don de la mise en scène grâce auquel le vêtement et l’étoffe étaient mis en lumière comme ils ne l’avaient jamais été auparavant. Les célèbres pages finales du roman de Zola consacrées à l’exposition du blanc nous donnent encore aujourd’hui un aperçu de la surprise et de l’admiration ressenties par les clientes devant ce qui s’apparentait alors à une « féérie ».

Mêler le plaisir de la déambulation avec la possibilité d'un enrichissement intérieur

Les cartes blanches données par le grand magasin parisien, chaque année depuis 2016, à un artiste internationalement reconnu sont donc à la fois une innovation consistant à mettre l’art contemporain au cœur du rétail, mais aussi une prolongation naturelle de la vision du commerce telle qu’elle a été imaginée par Aristide Boucicaut. Cette vision a largement été validée par le groupe LVMH auquel appartient le Bon Marché : le groupe de luxe a, plus qu’aucun autre, promu l’expérience du shopping physique en parcours artistique mêlant plaisir de la déambulation et possibilité d’enrichissement intérieur.

Depuis 2016, les cartes blanches données par le Bon Marché consistent à laisser l’artiste entièrement libre de son projet. Un seul impératif : respecter la couleur blanche en hommage à l’opération commerciale du mois du blanc en janvier qu’avait imaginé Aristide Boucicaut pour mettre en avant le linge de maison. Après Ai Weiwei, Chiharu Shiota, Leandro Erlich, Joana Vasconcelos et Oki Sato, ce sera donc au tour de Prune Nourry, figure montante de la scène contemporaine internationale, d’investir le célébre etablissement de la Rive Gauche avec un ensemble d’œuvres créées spécifiquement pour l’occasion.

Sous l'intitulé de « l’Amazone Erogène », l’installation de l’artiste prendra place dans les différents espaces du grand magasin, de l’escalier central jusqu’aux vitrines. Le fil directeur les amazones. Ces guerrières mythologiques, connues pour ne pas hésiter à recourir à l’ablation de leurs seins afin de décocher plus précisément leurs flèches, font écho à l’histoire personnelle Prune Noury qui s’est battue contre un cancer du sein. Des centaines de flèches en bois blanc et plumes prendront leur envol sous l’immense verrière en direction d’une cible-sein* large de 4 mètres surplombant les grands escalators. En pendant de cette cible, un arc bandé monumental sera comme suspendu dans les airs. Dans les vitrines, les flèches formeront des motifs géométriques inspirés du courant du minimalisme américain, notamment de Sol LeWitt et Franck Stella.

photo : Le Bon Marché Rive Gauche

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