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Colette offre une vitrine carte blanche à Victoria/Tomas

Par Herve Dewintre

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Retail

Cinq ans après sa fondation, le label Victoria/Tomas n’en finit plus de séduire les acheteurs prestigieux. Victoria Feldman est russe, Tomas Berzins vient de Lettonie. Les deux créateurs se sont connus sur les bancs d’Esmod Paris. Rue de la rochefoucauld, ils aiguisent leur regard au sein de la spécialisation Couture/Luxe. Déjà durant leur scolarité, l’idée de lancer une marque commune fait son chemin. « Des le départ, nous voulions faire des vêtements de qualité. Des vêtements à porter au quotidien, qui ne soient pas du spectacle, mais qui restent en accord avec l’évolution du marché ». Le label fait immédiatement le choix du made in France qui certes a un cout plus élevé, mais qui au final, permet de se passer d’intermédiaires.

Le duo qui est également un couple (ils se sont mariés cette année) se fait remarquer tout d’abord en 2013 au festival de Hyères où nous les avions rencontré pour la première fois. Ils avaient présenté une collection basée sur le travail du cuir et de l’accessoire hybride. « Les étudiants qui s’intéressaient au cuir n’étaient pas très nombreux dans notre promotion, nous avons choisi au contraire de se concentrer dessus, en le travaillant comme un tissu. » Une bonne intuition. Durant le festival, ils rencontrent le showroom MC2 qui les présente à leurs premiers acheteurs. ISETAN est séduit. Ils rencontrent ensuite Patricia Lerat, qui par le biais de sa structure PLC Consulting, les introduit auprès du fameux réseau « Designers Apartment » : un showroom et un programme mise en place par la Fédération Française de la Couture avec le soutien du DEFI.

« On travaille sept jours sur sept »

Le style de Victoria/Tomas est un mix entre deux univers très différents: pour l'attitude, les références vont de Nirvana, des Sex Pistols au mouvement hip hop de Riga (en Lettonie) pour Tomas, Victoria s’intéresse quant à elle au Margiela des années 90, expérimental mais portable. « J’étais très sage, très bonne à l’école. Mais j’arrivais en cours avec des tonnes de perles, je mettais un pantalon avec une jupe, cousais plein de boutons sur un haut, par refus du moule jean T-shirt-sac à dos. Ce qui m'intéressait, c'était Margiela: tout ce qui se passe aujourd'hui dans la mode, c'est grâce à lui ». Un sens du décalage apaisé en quelque sorte, d’autant plus réussi qu’il est fondé sur deux personnalités différentes qui mais qui se complètent avec harmonie. Et sur un travail acharné bien évidemment "Il n'y a pas de secret: on travaille sept jours sur sept".

Les événements s’accélèrent encore un peu plus cette année : plusieurs points de ventes prestigieux ont été séduits par cette mode fondée sur l’hybridation. « Nous reconstruisons les classiques du vestiaire masculin pour les emmener vers la féminité. Une chemise lisse est ennuyeuse mais avec des froufrous, des ouvertures aux épaules, l’émotion apparaît soudain ». Dernière bonne nouvelle en date, Colette a choisi de mettre à l’honneur cette jeune marque en lui offrant une vitrine carte blanche du 13 au 19 novembre. Ce choix ne manque pas de panache, ni de symbolique : un adoubement en quelque sorte de la part de la célèbre acheteuse Sarah Andelman à quelques semaines de sa fermeture définitive du concept-store.

Credit photo: Victoria/Tomas, dr

Colette
ESMOD
VICTORIA/TOMAS