Balibaris s’installe au Bon Marché
loading...
Paul Szcerba a créé Balibaris en décembre 2010. La date peut étonner étant donné le jeune âge de l’entrepreneur : il est à peine trentenaire. Il faut dire qu’il venait tout juste d’obtenir son diplôme HEC lorsqu’il décida de lancer sa propre marque de prêt à porter masculin « Je pensais me lancer à 30, 35 ans, après avoir acquis de l’expérience. Finalement je me suis lancé plus tôt que prévu. Pourquoi le prêt-à-porter ? Je ne voulais pas faire une start-up dans les services, dans l’informatique. J’aimais bien le fait d’acheter du retail, d’acheter quelque chose et de le revendre. Et d’avoir tout de suite les bénéfices de la création d’entreprise ». Sa stratégie, basée sur la prudence (vente sur internet uniquement au départ, une gamme de produits très serrée : des cravates, vague Mad Men oblige) a porté peu à peu ses fruits : dès 2011, il lance le prêt à porter, sur le net encore, puis il franchit le pas avec sa première boutique en 2012, une deuxième trois ans plus tard.
La marque réalise désormais 12 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle dispose de trente points de vente et vise l’international. Les banquiers sont séduits par son ingéniosité, son esprit d’anticipation et sa transparence ; Experienced Capital, société d'investissement fondée par Frédéric Biousse et Elie Kouby, anciens dirigeants de Sandro, est entré à au capital. « J’étais allé à une conférence à l’IFM-HEC, où Frédéric Biousse donnait sa vision. C’était carré, précis, je trouvais ça très rationnel. Il était déjà client du site internet, il passait de très grosses commandes, du genre 15 chemises d’un coup. Il y a un an, je l’ai contacté pour le remercier. Il m’a répondu dans les deux minutes qu’il avait demandé au directeur d’HEC mes coordonnées, on s’est ensuite rencontrés. Le fond a été monté et l’investissement dans la foulée ». Cependant, le jeune entrepreneur veille, comme le lait sur le feu, à garder un bon équilibre entre apport en fonds propres et dette bancaire.
Coté production, la jeune marque parisienne a choisi dès sa création de mettre l’accent sur la transparence. La philosophie de la marque : proposer un nouveau vestiaire masculin en mettant l’accent sur la justesse des coupes, la sélection des matières et le savoir-faire. Les collections sont conçues à Paris par une équipe de stylistes, de graphistes et de designers qui gravitent autour de Paul Sczerba ; la confection se fait entièrement en France et en Europe. Le style est jeune, décontracté et chic : « sur le segment du milieu de gamme, nous avions une alternative entre des marques très “american-casual” d’un côté, et une offre plus “pointue” de l’autre, largement inspirée du vestiaire rock, qui ne nous convenait pas. Entre les deux, c’était le désert. »
« Singularité et élégance radicale »
Cette équation a séduit le célèbre grand magasin de la Rive Gauche parisienne qui présentera à partir du 22 aout prochain l’intégralité des collections de la marque ainsi que quelques pièces particulières dessinées en exclusivité pour le Bon Marché. Ce sera aussi l’occasion pour la jeune marque de dévoiler un tout nouveau concept en phase avec son essence : « une vision juste, épurée et subtilement sophistiquée de la mode masculine ».
Situé au niveau -1 mode masculine, l’endroit se veut un dressing où l’accent est mis sur le produit révélé par une confrontation de matières brutes et boisées, de gris et de blancs cassés. Et où l’homme en quête d’intemporels s’offre un moment shopping premium quasi-intimiste.
Credit photo : Balibaris, dr