Tendances mode masculine printemps été 2024 : l’été sera chaud
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Décryptage des principales tendances masculines émergentes pour le printemps été 2024, au sortir de la Fashion Week Paris.
Il faisait chaud, très chaud, lors de la Fashion Week Paris, qui s’est déroulée fin juin 2023. Dans un étouffoir, les invités jouaient la course contre-la-montre, pour assister à un maximum de shows et présentations (80 happenings officiels). Alors, comment expliquer ce goût unilatéral et immodéré pour les chaussettes, accessoire improbable par cette chaleur, mais résolument must have de la saison printemps été 2024 ? Courtes, longues, transparentes ou opaques, elles occupaient les jambes des mannequins jusqu’à plus soif. Un lobby de la maille aurait-il opéré ? Pas à notre connaissance.
Plus sérieusement, il faut juste signaler que la pièce phare du vestiaire masculin était le short ou le bermuda (Ami Paris en est la plus pure illustration). De fait, on entendait dire, sur les bancs des invités : « sans chaussettes, la jambe est un peu nue ». En réalité, cette tendance semble directement inspirée du look des joueurs de football, rugby, basket, tennis, etc. Bref, du monde de sport. Cela n’étonnera personne : la discipline sportive s’impose comme une influence majeure de vestiaire printemps été 2024, (cf. lire article sur la tendance wellness).
Au-delà de la fashion sphère, le port du bermuda fait l’objet d’une campagne de sensibilisation en Martinique. Portée par l’association Kebati, Osez le bermuda ! a pour but de favoriser un usage responsable de la climatisation. À la clé : davantage de bien-être pour le salarié et des économies d’énergie.
Une réflexion logique, en soi, sauf que, de manière inversement proportionnelle, les bustes des mannequins étaient plutôt couverts. Outre les vestes de costume adaptées aux besoins d’une vie de bureau, ont défilé des pullovers, survestes, manteaux, voire des bonnets. La mode a des raisons que le business connaît peut-être.
Été 2024 : comme une envie de légèreté corporelle
La fluidité et l’aisance étaient néanmoins au rendez-vous à travers des jeans et pantalons larges, des vestes souples, des chemises amples, des matières légères et une palette de couleurs allant des plus naturelles (Kenzo), aux plus éclatantes (Studio Valette), comme ce vert légèrement anisé, vu chez Dior.
L’envie de s’amuser, voire de s’éclater avant que l’orage ne nous tombe sur la tête, était présente. Que ce soit dans le bus discothèque loué par la marque belge Léo, de retour sur la Fashion Week Paris, ou dans le cortège de pièces insolites et pailletées de Jonathan Anderson pour Loewe. Des tenues propres à réveiller les night-clubbers qui sommeillent en chacun de nous. Oui, nous, car cette Fashion Week sonnait le glas d’une mode qui se veut non genrée, avec du rose flashy pour les hommes.
Un vent nouveau venu d’Asie du Sud-Est souffle sur la capitale internationale de la mode
Une Fashion Week largement dominée par la présence des Asiatiques, sans lesquels le business mode ne serait pas ce qu’il a été (un comble pour le régime communiste de la Chine populaire). De fait, rien d’étonnant à ce que les créateurs asiatiques (Sankuanz, Ziggy Chen, Feng Chen Wang, Wooyoungmi) se soient particulièrement distingués. Sans besoin de peopoliser leur show, ils illustrent une certaine idée de la modernité, entraînant dans leur sillage la nouvelle vague française (EgonLab, Jeanne Friot).
Une saison qui sera chaude, crise climatique oblige, d’où un coup de cœur, au dernier jour des festivités. À l’heure où chacun manquait de s’évanouir, la collection Lazoschmidl printemps/été 2024, « de la planche à la piscine, du dîner de fruits de mer à la plage à la baignade nu sous le croissant de lune », invitait à une certaine nonchalance. Un spectacle rafraîchissant.