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Sessùn : comment la griffe de Marseille a séduit ECP ?

Par FashionUnited

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Experienced Capital Partners vient d'annoncer son entrée au capital de Sessùn à hauteur de 43 pour cent afin de quintupler les ventes en 4 ans. Décryptage d’un succès.

Fondée à marseillaise en 1995 par Emma François, Sessùn s’apprête à prendre une autre dimension. Jusqu’à présent 100 pour cent indépendante, celle-ci a tapé dans l’œil d’Experienced Capital Partners (ECP) et devrait prochainement prendre un tournant international. FashionUnited revient sur les clés qui vont de Sessùn une griffe à succès.

Une créatrice inspirée

Derrière la griffe au capital sympathie indéniable, il y a Emma François. Ancienne étudiante en anthropologie et économie, c’est un voyage en Amérique du Sud et son amour pour l'artisanat qui lui donnent l’idée de lancer sa propre entreprise. Suivre son instinct et ses inspirations ont toujours guidé ses choix. Aujourd’hui encore, c’est depuis Marseille qu’elle endosse les deux casquettes de créatrice de mode et de chef d’entreprise. Avec l’arrivée d’ECP, elle reste actionnaire majoritaire à 57 pour cent et à la tête de la société.

Des collections au juste prix

Vendue entre 20 à 30 pour cent moins cher que ses concurrents, Sessùn a su garder les pieds sur terre quant au positionnement prix de ses collections. Une allure certes luxe abordable mais qui reste accessible sur le segment. Comptez entre 75 et 120 euros pour un top ou encore entre 95 et 155 euros pour une robe, l’une des grandes forces de la griffe. Le style casual et urbain n’oublie jamais d’être féminin et Emma François accorde toujours une grande importance aux matières. Lin, coton, soie, la marque fait aussi preuve de transparence quant à la provenance des matières utilisées. Les clientes adorent.

Un style bohème

Comme Emma François, les collections voyagent et font voyager ! « Un film, un livre, un voyage, une histoire… , tout m’inspire pour créer une histoire et un univers fort autour de la marque », confie la créatrice qui imagine trois collections par an. Dernière réussite en date, une collection mariage baptisée « Oui », lancée en 2014. Les 12 références de départ sont aujourd’hui passées à 80, chaussures et accessoires compris. La collection est disponible dans la plupart des boutiques de la marque. De quoi créer un véritable attachement entre Sessùn et ses clientes.

Une team Sessùn

Au de-là d’une marque, la griffe revendique un véritable esprit de famille. À Marseille où elle est basée, Sessùn mise sur la complémentarité des unités. Logistique, Matières, Production, Stylisme ou encore Web. Comme la marque qui a eu 20 ans en 1996, la moyenne d’âge des équipes est jeune. Pour faire face aux mutations des métiers de la mode, la transversalité est même aujourd’hui de mise. « De nos jours, il est essentiel pour les jeunes diplômés de posséder des compétences de plus en plus croisées », assure Emma François. Sans quitter la cité phocéenne, Sessùn s’est même dotée d’un showroom permanent doublé de bureaux à Paris en 2015 pour mieux recevoir acheteurs français et internationaux.

Des boutiques au concept unique

Après s’être structurée au fil des années, la maison marseillaise compte aujourd’hui 800 revendeurs dans le monde (multimarques et grands magasins confondus) et 12 boutiques dont 9 en France et 3 à l'étranger (Berlin, Bruxelles et Anvers) qui ont toute leur propre déco. En fonction de la ville et des lieux, chaque endroit revendique sa propre ambiance. De quoi donner envie de visiter chacune d'elle et d’y (re)découvrir la marque différemment. Espérons que ce concept sera respecté par ECP qui d’ici à 4 ans vise le chiffre des 40 boutiques à enseigne et annonce la transformation en concessions à part entière des espaces Sessùn présents en grands magasins.

Le futur ?

Avec ECP à son port, Sessùn va donc déployer plus largement son univers qui, outre le prêt-à-porter, décline chaussures, maroquinerie, ligne mariage et petite gamme pour la maison. Le tout jeune fonds d’investissement, lancé en janvier 2016 par Frédéric Biousse, Elie Kouby et Emmanuel Pradère, ex dirigeants de Sandro et Maje, devrait changer le visage de Sessùn sans le défigurer. En prenant 43 pour cent de la griffe, ils espèrent bien d’ici à 4 ans en quintupler les ventes pour porter le chiffre d’affaires à 100 millions d’euros contre 20 millions enregistrés l’an passé. Sessùn rejoint ainsi un portefeuille de marques valorisé à 78 millions d’euros composés de noms haut de gamme accessibles en pleine ascension dans lesquelles ECP a pris une participation. Y figurent les griffes de mode Balibaris, Sœur, Maison Standards, les sous-vêtements Le Slip Français, les chemises Figaret et les lunettes Jimmy Fairly. Avec Sessùn place à une nouvelle recrue qui va ouvrir ses frontières et se développer en Europe mais aussi en Asie où la marque est très demandée. À ce jour, elle réalise 35 pour cent de ses ventes à l’international, mais ce pourcentage devrait très vite monter en puissance.

Photos : Boutique Sessùn de Toulouse - Emma François - Collection été 2017.

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