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Selon un rapport, Temu, géant de la fast fashion, n'a rien mis en place contre le travail forcé

Par Don-Alvin Adegeest

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Temu Crédits: Courtesy of Temu

La commission américaine sur le parti communiste chinois (House Select Committee on China or Select Committee on the PCC), dirigée par Mike Gallagher et Raja Krishnamoorthi, a publié son rapport sur les enquêtes menées sur les marques chinoises de fast fashion Shein et Temu. Elles ont été lancées parallèlement à celles effectuées sur Nike et Adidas. Les conclusions, concernant le travail forcé et l'exploitation des règles d'importation, sont alarmantes.

Le rapport met en évidence des dispositions « de minimis »

minimis : ce terme désigne la valeur minimale en dollars des marchandises ne faisant l'objet d'aucune procédure douanière. Le seuil de minimis d'exonération de taxes aux États-Unis est actuellement de 800 dollars.

par Shein et Temu, qui leur permettent d'éviter les contrôles douaniers. En vertu de cette disposition, la plupart de leurs produits, d'une valeur inférieure à 800 dollars, entrent aux États-Unis sans inspection ni droits de douane. Temu, en particulier, n'a mis en place aucun système pour garantir le respect de la loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours (UFLPA - Yghur Forced Labor Prevention Act). Ce fait suscite des inquiétudes, quant à l'entrée dans les foyers des consommateurs, d’articles issus du travail forcé.

Dans un communiqué daté du 22 juin, le président Gallagher se dit choqué par ces conclusions, soulignant le manque d'efforts de Temu pour préserver ses chaînes d'approvisionnement du travail forcé. Il souligne également la manière dont Shein et Temu profitent de l'échappatoire de minimis pour échapper aux taxes à l'importation et à la surveillance. M. Gallagher demande un examen approfondi de cette échappatoire abusive qui, selon lui, défavorise les entreprises américaines.

M. Krishnamoorthi, membre du comité de classement, souligne le besoin de transparence des entreprises susceptibles de tirer profit du travail forcé des PCC. Les premières conclusions du rapport renforcent l'urgence de s'attaquer à ces pratiques. Krishnamoorthi a l'intention de renforcer les lois telles que l'UFLPA pour mettre fin au travail forcé et garantir la responsabilité.

Le rapport présente quatre conclusions principales

Premièrement, Temu et Shein sont probablement à l'origine d'une part importante des colis quotidiens expédiés aux États-Unis au titre de la règle de minimis, dont une part substantielle provient de Chine. Deuxièmement, le modèle commercial de Temu s'appuie sur la disposition de minimis pour éviter de se conformer à l'UFLPA, en utilisant de nombreux fournisseurs chinois pour expédier directement des marchandises aux consommateurs américains. Troisièmement, Temu ne dispose pas d'un système de conformité ou d'audits pour garantir le respect de l'UFLPA. Enfin, Temu n'interdit pas explicitement aux vendeurs tiers de commercialiser des produits provenant de la région autonome du Xinjiang.

En conclusion, Gallagher et Krishnamoorthi soulignent la nécessité de résoudre les problèmes mis en évidence dans le rapport. Ils soulignent que Temu n'a pas mis en place un programme de conformité efficace et que Shein et Temu se sont largement appuyés sur la disposition de minimis. La présence de travail forcé dans les importations américaines est très préoccupante, ce qui incite toutes les entreprises, opérant aux États-Unis, à assainir leurs chaînes d'approvisionnement et à s'abstenir de contribuer au génocide des Ouïghours, facilité par le travail forcé.

Cet article a initialement été publié sur FashionUnited.com. Il a été traduit et édité en français par Florence Julienne.

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