Robert Clergerie : le succès du made in France associé à la créativité de Roland Mouret
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Depuis sa reprise par First Heritage Brands en 2011, la marque de chaussures revient en force. Aujourd’hui, elle fête ses 35 ans et poursuit son développement à l’international. Rencontre avec sa PDG : Eva Taub.
Comment expliquez-vous le succès de la marque ?
E.T. : Lorsque Robert Clergerie a fait le choix de confier sa griffe à Jean-Marc Loubier, qui dirige First Heritage Brands, la condition sine qua non était de maintenir l’outil industriel à Romans (Drôme) en France où elle a vu le jour. C’est pour nous un gage d’authenticité et cela marque la continuité d’une histoire et symbolise un vrai chic français.
Robert Clergerie fête ses 35 ans, comment avez-vous fait évoluer la marque ?
E.T. : Nous nous sommes rapprochés des femmes d’aujourd’hui tout en restant fidèle à l’ADN maison. Roland Mouret, le directeur créatif, a gardé l’esprit des lignes pures et a insufflé plus de mode, de modernité. En parallèle, nous sommes passés au digital en organisant pour la deuxième année, le concours #clergeriegirls. Les muses d’antan ont laissé la place aux filles de la rue, aux bloggueuses, qui nous inspirent beaucoup. A l’image de Leandra Medine de Man Repeller qui adore Robert Clergerie et a fait partie du jury du premier concours #clergeriegirls. Cette synergie apporte du panache à notre produit.
Qu’avez-vous imaginé pour marquer le coup ?
E.T. : Roland Mouret a souhaité retravailler le modèle de chaussure Roel, qui est un classique de la maison depuis 1981. Son style masculin/féminin, assemblé avec la fameuse couture Goodyear, savoir-faire de la maison, a été décliné en 35 modèles uniques pour marquer le coup. On a mélangé les cuirs et les couleurs et pousser le jeu jusqu’à proposer une personnalisation avec ses initiales (sur demande). En parallèle, depuis début octobre, un pop-up est en place au 8, rue de Grenelle (Paris 6e) et présente toute cette collection.
Depuis votre arrivée au sein de Robert Clergerie, quelles ont été les étapes de la relance ?
E.T. : La première a été de revoir nos boutiques et nos emplacements. Nous en comptons à ce jour 21 dans le monde dont 12 en France et 5 à Paris, aux côtés de plus de 360 distributeurs. Puis, nous avons redynamisé l’International. Nous sommes très présents aux Etats-Unis (40 pour cent des ventes) et en Europe (Allemagne, Pays Nordiques) et surtout nous sommes en pleine reconquête du Japon. La France représente 30 à 40 pour cent de notre chiffre d’affaires, celui-ci est très dépendant du tourisme.
Quels sont les projets à court terme et quel est le chiffre d’affaires ?
E.T. : Nous sommes en pleine digitalisation. D’ici à 12 mois, sera mis en place un site de e-commerce. Nous étudions aussi des ouvertures de boutiques aux Etats-Unis. Concernant le chiffre d’affaires nous ne le communiquons pas. Je peux juste vous dire que celui des ventes en gros a progressé de 60 pour cent et celui des boutiques de 40 pour cent. Globalement, ces dernières années, le chiffre d’affaires en gros a quant à lui progressé de 40 pour cent.
Pour finir, la transmission est un point important chez Robert Clergerie, comment se traduit-elle ?
E.T. : Il y a deux types de transmission au sein de la société. Nous embauchons autant que possible des jeunes qui sont formés au sein de l’usine (environ 200 salariés). Ensuite nous poursuivons L’Ecole de Style mise en place par Robert Clergerie qui accueille chaque année 8 étudiants venus d’écoles de mode du monde entier pendant 6 semaines pour leur apprendre le métier. Une façon de transmettre mais aussi de voir l’avenir et de réinterpréter le style de la marque.
Photos : Campagne Automne-Hiver 2016 Robert Clergerie avec Katy Shayne – Collection 35 ans Robert Clergerie - Boutique rue du Cherche-Midi à Paris.