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Nina Ricci automne hiver 2023-2024 : la fashion sphère est prête pour l’inclusivité

Par Florence Julienne

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Courtesy of Nina Ricci. Collection automne hiver 2023/2024. Modèle au centre et à droite : Precious Lee

Alors qu’on attendait le nouveau directeur artistique de la marque Nina Ricci sur le thème du genderfluid, dont il s’était fait le légitime ambassadeur, Harris Reed est allé se promener, pour son premier défilé officiel à la Paris Fashion Week, sur les terres de l’inclusivité des formes généreuses.

De quoi susciter des commentaires sur le sujet, notamment de la part de ceux qui ont du mal avec cette évolution des formes des silhouettes ou qui pensent que sous prétexte d’inclure des morphologies variées, les marques valorisent l’obésité. « Faire du 50 est mauvais pour la santé. Rien ne va dans la tenue, ce n’est pas la classe », ou encore « Gérard Pipart, ancien directeur artistique, s’arracherait les cheveux, lui qui aimait les filles toutes fines et bien féminines, plutôt bon chic bon genre ».

Sauf que, justement, l’air du temps, une expression qui colle si bien à la marque Nina Ricci, a changé. Après des années de mannequins maigrissimes, les jeunes designers (Harris Reed a 26 ans) ont à cœur de faire voler les clichés et certains sur les réseaux ne s’y sont pas trompés, qualifiant cette première collection automne/hiver 2023-2024 d’« époustouflante ». « En tant qu'enfant homosexuel ayant grandi en Arizona, la mode française était mon échappatoire, explique Harris Reed dans le communiqué. Nina Ricci correspondait à l'idée que je me faisais de Paris : un romantisme de rêve et un profond respect pour la féminité ».

Féminité et frivolité, la nouvelle extravaganza du luxe façon Nina Ricci

Courtesy of Nina Ricci

Precious Lee, icône du genre XXL avec 431 000 followers sur Instagram, a ouvert le bal des princesses de la haute (et nouvelle) société dans une robe de cocktail bouffante, toute en transparence, en taffetas noir à pois. Puis est venue une explosion de couleurs (turquoise, fuchsia, vert gazon, orange, jaune citron), tant pour des tailleurs-pantalons très chics que pour des robes du soir plutôt phénoménales. Precious Lee a redonné du glam à une Cruella, plutôt branchée synthétique que chiots, avec une veste vaporeuse en fausse fourrure noir et blanc.

Plusieurs imprimés de la collection (le modèle lapin par exemple) et le design de l'invitation au défilé ont été adaptés des peintures de l'artiste allemande Jeanine Brito, dont le travail figuratif évoque une certaine volupté féminine, non pas tant dans les rondeurs que dans les attitudes langoureuses. Quant aux chaussures plateformes, dignes de celles portées par les drags queens, elles ont suscité de multiples « wow » sur Tik Tok qui signent, peut-être, un revival et un engouement commercial pour cette Nina Ricci version 2023.

Courtesy of Nina Ricci
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