Monique Fei : le défilé le plus transgressif de la fashion week Paris

Monique Fei renouvelle l’esthétique fétichiste et l’univers BDSM grâce à son expertise du latex, matériau dont elle s’est fait une spécialité.

En off du calendrier de la FHCM se déroule parfois l’inattendu ou plutôt ce que de nombreux professionnels espèrent : la transgression. C’est exactement ce qu’a proposé Monique Fei, en organisant un show au Fawa, un tiers lieu multiculturel bien connu des amateurs de soirées techno.

Une foule dense se pressait pour rentrer dans une station-service reconstituée pour le défilé printemps-été 2025. Enfin, printemps-été, si l’on peut considérer que le latex est une tenue estivale.

La scénographie donnait à voir des créatures toutes de latex vêtues, un latex lacéré, parfois troué dans des parties du corps que la bienséance ne saurait montrer. Chaque apparition de ses « personnages », tournoyant autour d’une pompe à essence, faisait réagir l’assistance. À commencer par la présence de François Sagat, acteur X, ou Jenna Marvin, dont le visage, peint en noir et blanc, est une figure de la scène queer alternative.

Mais ce qui était vraiment osé, c’est cette scène de (faux) coït dans une cage, entre une femme en soutien-gorge/string/porte-jarretelles (en latex) et un homme, mimant de nombreuses positions du Kamasutra. De quoi s’interroger sur les intentions de cette créatrice, prénommée Marie, détentrice d’une double licence en histoire de l'art et en droit (2016) et d’une licence en design textile, spécialité tricot, obtenue à la Central Saint Martins (2022).

« En utilisant le latex naturel et l'artisanat textile, Monique Fei aborde des questions contemporaines telles que la perfection du corps et le regard masculin, l'identité sexuelle, la mise en avant et la protection des communautés fétichistes et queers, ainsi que l'éco-histoire du caoutchouc et du pétrole » explique le communiqué.

Le fait est que le propos a bien été compris par les spectateurs puisque la créatrice a bénéficié d’un rappel pour son salut final, ce qui est relativement inhabituel sur un défilé.