La mode dans les médias cette semaine : Camaïeu critiquée pour sa campagne choc
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L’idée de base était louable, faire une campagne choc pour soutenir une grande cause : la lutte contre les violences conjugales. Mais dans les faits, le message n’a pas été bien perçu par tous et n’a pas fait l’unanimité. Avec sa nouvelle campagne lancée mercredi dernier, Camaïeu veut dénoncer les violences conjugales et montre sur son site des fiches produit détournées avec des femmes affichant des traces de violences : bleus, lèvres fendues, ecchymoses. Il s’agit en fait de collaboratrices de l’enseigne, qui ont accepté de se mettre dans la peau de femmes battues pour dénoncer le fléau et aussi faire connaître la plateforme d’écoute 3919.
Sur les réseaux sociaux, ces images ont choqué la plupart (et c'était l’objectif !). Si certains ont salué l’initiative, notamment sur Linkedin, d’autres au contraire se sont indignés, accusant même Camaïeu de faire du « Féminisme washing » qui consiste, pour les entreprises, à s’approprier les combats des femmes pour se donner une bonne image et faire vendre.
« Certains y voient une forme de “glamourisation” des violences, quand d’autres s’interrogent sur le message renvoyé aux clientes de l’entreprise (...) Jugeant la campagne “malvenue”, certains s’interrogent sur la réception de ces images par des femmes victimes de violences quand d’autres pointent du doigt les violences psychologiques invisibles », détaille le Parisien.
L’occasion pour Cnews de parler des chiffres alarmants de ce fléau : « Selon les chiffres de 2019, partagés sur le site du gouvernement, “en moyenne le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans, qui au cours d’une année, sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint est estimé à 213.000 femmes”. Parmi ces victimes, “seulement” 18 pour cent déclarent avoir déposé une plainte en gendarmerie ou au commissariat de police ».
Camaïeu réagit à la polémique
Face aux nombreuses critiques, l’enseigne a décidé de réagir et a publié un communiqué sur son compte Linkedin : « Beaucoup de messages positifs qui soutiennent l'initiative et certains plus négatifs auxquels nous avons décidé de donner des éléments de réponse (...) L'opération spéciale sur notre site incriminée fait partie d'un programme complet mis en place depuis début janvier (...) Les visuels en question ont pu paraître dérangeants pour certain-e-s d’entre vous mais nous devions les rendre visibles. Nous continuons de penser qu'agir en tant que marque pour augmenter la notoriété du 3919 fait partie de nos devoirs et de nos engagements ».
La campagne a été imaginée avec l’association Solfa qui lutte contre les violences faites aux femmes et réalisée par l’agence Buzzman. Elle est déclinée sur des affichages en magasin et sur les réseaux sociaux mais aussi sur les tickets de caisse et dans les cabines d'essayage dans les boutiques de l’enseigne. Cette campagne de communication choc est prévue jusqu’au 31 janvier.