La Fédération française de la chaussure met à l’honneur les jeunes créateurs Made In France
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C’est une histoire française, une tradition séculaire. Au-delà des marques installées, comme Arche, Weston, Clergerie ou encore Paraboot, des jeunes maisons se lancent. Une nouvelle désirabilité qui fait rayonner le savoir-faire français bien au-delà de nos frontières, souligne la Fédération, qui a mené en mai 2019 une étude sur le sujet. En chiffres, le made in France de la chaussure représentait en 2018, 21 millions de nombres de paires produites, aux trois-quarts dans les Pays de la Loire, la Nouvelle Aquitaine et le Grand Est. L’ensemble représente un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros. Enfin, 54 pour cent des chaussures made in France sont des produits de ville ou de loisir, 32 pour cent des chaussures d’intérieur et 14 pour cent des articles professionnels.
En 2019, près de 150 marques de la chaussure ont fait le choix de fabriquer français. Parmi elles, une majorité d’entreprises de plus de 5 salariés disposant d’une usine ou d’un atelier, et de nombreux créateurs, bottiers et mini-ateliers. De la célèbre « Méduse » du groupe Humeau-Beaupréau fabriquée dans leurs ateliers du Maine-et-Loire, à la charentaise de Chausse-Mouton made in Périgord, de l’escarpin pour femme signé Azurée et made in Côte d’Azur à la sneaker Ector faite à Romans-sur-Isère par l’Atelier Softin, des ballerines signées Hirica dans les Landes aux mocassins de Boissy origine Haute-Loire..., des marques et des ateliers partout en France font aujourd’hui vivre le made in France.
Depuis 2016, la fabrication de la chaussure est reconnue comme un métier d’art. En d’autres termes : le créateur-fabricant réalise des chaussures grâce à un patrimoine technique comprenant savoir-faire, tour de main et connaissance du cuir. Cet art, qui requiert l’apprentissage de plus de 150 opérations, se caractérise par la création d’un objet en volume à partir de pièces à plat. Cette dimension d’artisanat d’art fait partie intégrante du succès de la chaussure française.
Selon l’enquête de la Fédération, deux Français sur trois sont attachés à la dimension artisanale et humaine. D’après la même enquête, 66 pour cent des Français déclarent être sensibles aux marques qui ont une approche humaine dans la fabrication de leurs chaussures. Enfin, pour 62 pour cent des Français, les chaussures fabriqués en France sont de haute qualité et donc plus durables.
Focus sur trois jeunes marques créatives
Thimothée Paris a été fondée en 2017 par le styliste japonais Masamitsu Hata, passé chez John Galliano et Berlutti, et l’entrepreneur Pierre rivière. La marque fabriquée dans les pays de la Loire, propose une nouvelle vision de la sneaker, revisitée en lignes pures, soulignées de color blocks. Vendue sur e-shop, la jeune griffe se développe aussi à Tokyo et Osaka, et est représentée dans la boutique Ambassade Excellence à Paris.
French Theo de son côté, créé par Philippe Jagueneau (ex – Clergerie) prend le parti-pris d’un produit qui allie les matières naturelles ( cuir au tannage végétal, caoutchouc véritable, coton et bois), au savoir-faire de fabricants français. En Vendée, produit sandales et souliers à semelles de caoutchouc, notamment ; Le créateur collabore par ailleurs avec Agnès b. pour qui il réalise un sabot « French touch » produit par Audoin.
Chamberlan, enfin, s’est établi en Dordogne où Sophie Engster et Franck Le Franc ont décidé de s’installer en 2016. La région est connue pour créer les chaussures de grandes marques, dont celles de Repetto. Leur concept : réinventer le métier de bottier en proposant des chaussures sur-mesure via un atelier d’art dédié à la production. Au savoir-faire artisanal, le tandem associe aussi l’innovation avec une application 3D sur mobile qui permet d’obtenir les mesures exactes de chaque pied.
photo : Chamberlan, Timothée Paris, French Théo