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Haute Couture et savoir-faire (III) : les broderies de Lesage

Par FashionUnited

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Brodeurs de père en fils, Lesage fournit les grands noms de la mode depuis 1924. Aujourd’hui dans l’escarcelle des métiers d’art de Chanel, l’atelier a depuis 1992 son école. Découverte !

Sans haute couture, il n’y aurait sans doute plus l’Atelier Lesage. Son dernier héritier, François Lesage, décédé en décembre 2011, avait pris la décision de vendre la maison à Chanel et sa filiale Paraffection dédiée aux métiers d’art en 2002. « Afin de pérenniser et de fixer en France un savoir-faire indispensable à la haute couture, mais aussi au prêt-à-porter de luxe », indique Bruno Pavlovsky, président des activités mode de Chanel.

LA maison des maisons

Si, Chanel est désormais le principal client de l’atelier avec la réalisation de 6 défilés annuels, celui-ci collabore aussi avec les plus grands noms de la mode. C’est François Lesage lui-même qui, lorsqu’il prend la tête de l’entreprise en 1949 (il a alors 20 ans), réussit à conquérir de nouveaux clients alors que la maison est le fournisseur privilégié d’Elsa Schiaparelli. Pierre Balmain, Cristobal Balenciaga, Jacques Fath, Christian Dior, Hubert de Givenchy, Yves Saint Laurent, tous louent le savoir-faire et la créativité du jeune homme. Suivront ensuite Christian Lacroix, Valentino, Louis Vuitton et plus récemment Bouchra Jarrar ou encore Alexandre Vauthier, Maxime Simoëns, Mary Katrantzou. La broderie de Lesage transforme toutes les matières en joyaux.

Innover pour perdurer

Le secret des ateliers réside dans l’innovation. Depuis les débuts de leur histoire, avec la reprise en 1924 de l’activité du brodeur Michonet (fondé en 1858) par Albert et Marie-Louise Lesage, on aime les challenges. D’ailleurs, à l’époque Marie-Louise était alors l’assistante en charge des broderies chez Madeleine Vionnet. Avec son mari, ils décident d’innover et de lancer de nouvelles techniques. Vermicelle droit fil, système « de l’ombré » qui donne des teintes fondues, le brûlé ou encore le mouillé, la maison Lesage est vite réputée pour ses motifs avant-gardistes. Elle réalise pour Elsa Schiaparelli (alors la grande rivale de Coco Chanel) des broderies sur les thèmes du cirque, des signes du zodiaque et des coquillages. Il faudra d’ailleurs attendre 1982 pour voir Chanel faire appel au talent de Lesage. C’est Karl Lagerfeld qui lança un challenge à François : « Allez voir les paravents de Mademoiselle. Je veux des broderies comme cela », lui commanda t-il à 15 jours de la présentation de sa première collection.

La maison des 60

Avec des archives qui représentent la plus grande collection de broderies de couture au monde classée depuis 1858 et de fournitures extraordinaires, on surnomme aussi l’atelier « la maison des 60 ». Et pour cause, les petites mains (à 80 pour cent des femmes) ont le choix entre 60 000 échantillons de broderies et 60 tonnes de rubans, perles, strass et pampilles, cabochons sélectionnés au fil des siècles. Sans compter que la maison enrichit chaque année son précieux patrimoine d’une centaine de nouvelles broderies (30 kilos de perles et 100 millions de paillettes sont utilisées par an !) exécutées à l’aiguille ou au crochet de Lunéville.

L’école de la passion

Pour boucler la boucle, soucieux de voir son savoir-faire disparaître, François Lesage fonde en 1992 son école. Depuis son ouverture ce sont plus de 400 élèves venant des quatre coins du monde, amateurs ou professionnels, qui se rendent chaque année au 13, rue de la Grange Batelière (Paris 9ème), adresse historique de la Maison. Enseignement par les brodeuses de la maison, ici, on initie à la broderie en 6 heures ou on prépare à la double spécialisation que l’on acquiert après 300 heures de travail (Certificat de Qualification Professionnelle Brodeur Atelier d’Art).

Photos : ©Lesage

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