Haute couture automne-hiver 2024/2025 : Julien Fournié ne reste pas de cire au Musée Grévin
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Avec « Last Queen » pour la Haute Couture week juin 2024, le couturier Julien Fournié intègre le musée Grévin, pour un relooking des stars, dont la dernière reine de France.
Ambiance « Les chroniques de Bridgertown » en ce mardi 25 juin 2024 et en ce lieu baroque qu’est le Musée Grévin, sur les grands boulevards parisiens. Du moins sur scène où des jouvencelles (ancien terme pour désigner des jeunes filles) défilaient en riant dans des tenues Haute Couture automne- hiver 2024-2025.
Sur des airs de musique classique (en incluant Michel Legrand pour ce qu’il a d’éternel), des belles au bois dormant virevoltaient : comme sorties d'un conte fées, robes de princesse des fleurs roses poudrées ; corset lacé jaune canari, porté sur le corps ébène de Tobi Momoh, égérie de Julien Fournié ; costume trois-pièces en lainage Prince-de-Galles au camaïeu vert/jaune, digne d’Eva Green, alias Milady dans le film « Les Trois Mousquetaires » ; veste boyish azur brodée d’argent, sur une courte nuisette soie et lurex.
Le final ? Une apparition boostée aux stroboscopes. Celle de la dernière reine de France, au visage et au corps immanquablement placide, malgré les applaudissements et l’arrivée sur scène de Julien Fournié. Et pour cause : si Marie-Antoinette, la vraie, est décédée, sa représentation en poupée de cire vit au musée Grévin.
Des reines des podiums aux reines de France tout court
Julien Fournié a signé une collaboration avec le musée Grévin après avoir réalisé une robe dédiée au mannequin de cire d'Audrey Fleurot, sur la demande de l’actrice. Alors qu’elle (ou sa doublure) pose avec Pénélope Cruz, le directeur général du musée Grevin, Yves Delhommeau, accuse le décalage entre la tenue des deux actrices. Il demande à Julien Fournié de la rhabiller, de même qu’Angelina Jolie et Monica Belluci.
L’alchimie prend si bien que l’idée germe de réaliser la tenue de la première reine de la mode, « the last queen » of fashion, pour reprendre le titre de cette collection : Marie-Antoinette. Succédant au savoir-faire main de Rose Bertin, le couturier français s’illustre dans un « majestueux costume de cour » en organza de soie et broderies rappelant les symboles de la cour de France et les motifs de Versailles.
Côté bijoux, Julien Fournié a créé une réplique du collier offert par erreur au sosie de la reine, par le cardinal de Rohan (un fait historique). Ce costume a fait grand plaisir à Stéphane Bern, présent au défilé, qui déplorait que la reine soit représentée uniquement lors de son procès le 14 octobre 1793.
« Marie-Antoinette a été un modèle de style pour toutes les cours d’Europe. Elle a instillé le mouvement à l’origine même de la mode : préférer ce qui est nouveau à ce qui a toujours été considéré comme beau » déclare Julien Fournié dans le communiqué. Sa nouvelle statue trône désormais parmi la collection permanente du musée, dans la Coupole de Grévin, qui regroupe, depuis 2014, des « Icônes de la Mode », comme Jean-Paul Gaultier, Christian Dior ou Cara Delevingne.