Fashion Week d’Asnières-sur-Seine : l’inclusivité sociale viendra de la banlieue (ou ne viendra pas)

Au même moment que Paris, la mairie d’Asnières-sur-Seine a organisé deux jours de fashion week, en offrant la possibilité à trois couturiers - Simahiro Couture, Eddie Corps et Eduardo Estrada - d’organiser leur défilé de mode dans les majestueux locaux de la mairie.

Cet évènement, hors parcours traditionnel des habitués de la fashion week, est né de la volonté du maire, Manuel Aeschlimann, et de sa femme d’offrir aux Asniérois et Asniéroises un évènement haut de gamme, qui allie glamour, culture et savoir-faire, auquel ils pourraient assister gratuitement.

Par extension, il crée un lien entre la banlieue nord (Hauts-de-Seine) et la mode, généralement cantonnée au triangle d’or ou au Marais parisien. L’idée est de franchir la barrière psychologique du périphérique pour incarner ce concept d’ « inclusion », cher à une fashion sphère un peu repliée sur elle-même, ne serait-ce qu’eu égard au marché niche auquel elle s’adresse. L’inclusivité sociale viendra de la banlieue (ou ne viendra pas).

Eddie Corps découvert sur le défilé Shein France, a présenté une collection Couture à Asnières-sur-Seine

Pour cela, le service de la concertation de la mairie avait déroulé le tapis rouge, sous la coordination de Carine Babela. Sur trois jours, trois créateurs se sont illustrés : Simahiro Couture, Eddie Corps et Eduardo Estrada. Eddie Corps, c’est ce créateur mexicain qui avait précédemment présenté lors du show Shein France.

Si son travail relève de la Couture, une approche à l’extrême opposé du street wear et sport swear, généralement associés à l’univers de la banlieue, sa vision créative vise à faire se rencontrer et fusionner différentes cultures. En cela, il s’inscrit parfaitement dans le souhait de la mairie de décloisonner les genres, d’être proche et à l’écoute des habitants. L’opération a rencontré un tel succès qu’elle sera immanquablement reconduite la saison prochaine.