COP21: le secteur textile s'engage pour le climat
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L'Union des industries textiles (UIT) et la Fédération de la maille et de la lingerie ont signé mardi soir une "Charte d'engagement de la mode pour le climat", parrainée par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, à l'occasion de la COP21.
"Il est temps de changer la mode pour le climat", a lancé la présidente de l'association organisatrice, Universal Love, Isabelle Quéhé. Elle a souligné que l'industrie du textile et de l'habillement était au deuxième rang des activités économiques mondiales ayant le plus fort impact sur l'environnement, après l'industrie du pétrole. "Conscients des dommages causés à l'environnement et de leurs conséquences sur le climat, les professionnels, mais également les citoyens, décident de s'engager pour minimiser l'incidence de leurs activités sur l'avenir de notre planète", indique cette charte en huit points, soutenue par L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Ségolène Royal, qui a signé le document, a salué une "initiative formidable". "Votre charte fait le choix d'entrecroiser de manière novatrice la chaîne des savoir-faire qui font l'excellence et le rayonnement d'une certaine élégance française avec la trame de la responsabilité climatique", a-t-elle déclaré.
Une conscience collective de plus en plus importante autour du textile
Les signataires se sont engagés notamment à "concevoir autant que possible des vêtements faits pour durer et pour renaître" et "utiliser au maximum des matières premières locales faiblement consommatrices d'eau et de pesticides". Ils promettent de "privilégier par exemple le transport fluvial et la fabrication locale", d'"informer le consommateur sur les méthodes d'entretien de ses vêtements et textiles de maison", d'"oeuvrer au développement des filières de recyclage".
L'UIT réunit 850 entreprises. La Fédération de la maille et de la lingerie représente 22.000 salariés pour un chiffre global de plus de 4 milliards d'euros. Cette signature a été suivie d'un défilé dans les salons de l'Hôtel de Noirmoutier à Paris, résidence du préfet de région: une vingtaine de marques de mode françaises et internationales qui "conçoivent leurs collections dans le respect de l'environnement et de l'homme", ont présenté des modèles. Parmi elles, la marque 1083 qui propose des jeans en coton bio, "filés, teints, tissés et confectionnés en France", vendus à partir de 89 euros.
Pour son fondateur, Thomas Huriez, la mode éthique a évolué: "On n'est pas entre des bonnets péruviens et le poncho qui va avec, c'est moins folklorique, ça s'ancre plus dans la réalité". "Les choses bougent", juge également Isabelle Quéhé, qui a organisé pendant dix ans les salons "Ethical Fashion Show" promouvant une "mode différente et engagée en Europe". "Les gens sont de mieux en mieux informés. Une marque qui produirait mal peut être dénoncée, comme par exemple au moment du drame du Rana Plaza" au Bangladesh, souligne-t-elle également. "Aujourd'hui, on peut boycotter les marques beaucoup plus vite, et ces marques le savent".