Claudie Pierlot : interview exclusive d’Isabelle Allouch, Directrice générale

Depuis 18 mois à la tête de la petite sœur du groupe SMCP (Sandro Maje Claudie Pierlot), Isabelle Allouch a redéfinit le territoire de marque de Claudie Pierlot. Objectif : poursuivre le maillage de la griffe en France et accélérer son développement à l’international. Rencontre !

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Isabelle Allouch : Je suis dans l’univers de la Beauté depuis une vingtaine d’années. Après L’Oréal où j’ai travaillé 13 ans, j’ai ensuite été à la direction générale de L’Occitane en Provence pendant 8 ans. Même si je n’étais pas dans l’univers de la mode, je connais parfaitement le retail, et la beauté comme le prêt-à-porter s’adressent aux femmes !

Quelle est votre mission aujourd’hui, comment se positionne Claudie Pierlot ?

Dès mon arrivée, nous avons travaillé avec le marketing et Vanessa Pierrat (D.A) au repositionnement des collections et du territoire de Claudie Pierlot au sein du groupe. Il fallait renforcer son ADN axé sur le vestiaire parisien, tout lui apportant un peu plus de modernité grâce à des pièces plus décalées. Cet automne, notre collaboration avec Saint James correspond bien à ce positionnement de proposer des pièces intemporelles. Quant au côté plus fun, nous l’avons déjà expérimenté l’hiver dernier avec la capsule réalisée avec la jeune créatrice Vivetta Ponti et ses petits chats. Il est important pour nous d’injecter ce genre de propositions dans notre vestiaires et notre prise de parole. Ces capsules et collaborations contribuent aussi à faire vivre nos boutiques.

Combien de magasins compte la marque justement, quelles sont les dernières ouvertures ?

Claudie Pierlot compte 160 points de vente dans le monde dont 130 en direct et 30 en partenariat avec des distributeurs. Notre première étape vise à poursuivre le maillage de nos boutiques en France. Les prochaines vont avoir lieu à Annecy et à Cagne-sur-Mer dans le tout nouveau centre commercial Polygone Riviera. Nous avons aussi un projet d’ouverture encore secret à Paris. La France représente actuellement 70 pour cent de notre chiffre d’affaires. Notre seconde étape est le développement actif à l’international pour arriver à un équilibre 50/50. En Europe d’abord, comme en Espagne où de nouveaux corners vont ouvrir prochainement en partenariat chez El Corte Inglés (il y a en a déjà trois), mais aussi dans le shopping mall Westfield à Londres d’ici la fin de l’année. Le déploiement au grand export est aussi au programme. Cet été, nous avons ouvert trois points de vente en Corée avec un partenaire et en septembre nous avons inauguré un point de vente avec un partenaire exclusif à Dubaï. Nous avons sur place de grandes ambitions mais visons aussi dans le futur l’Asie et les Etats-Unis.

Le web est-il aussi dans vos priorités ?

Bien sûr ! Si le site marchand existe depuis déjà trois ans, nous avons rapatrié en interne la gestion de celui-ci depuis septembre afin de passer à la vitesse supérieure. Le monde digital est important pour séduire la nouvelle cliente Claudie Pierlot. La marque a en effet été fondée en 1984 et ce n’est qu’en 2009 qu’elle a intégré le groupe. Les femmes qui ont connu le lancement de la marque ont aujourd’hui des filles qui s’habillent à leur tour en Claudie Pierlot. C’est pour elles qu’il nous faut réinterpréter notre vestiaire et être visible sur le Net. Par ailleurs, nous travaillons aussi avec des partenaires sur le web comme galerieslafayette.com et placedestendances.com.

Appartenir au groupe SMCP permet-il beaucoup de liberté ?

Cela permet surtout de profiter des best recettes de celui-ci ! Que ce soit au niveau commercial, du savoir-faire des stylistes… Tous les conseils prodigués sont pertinents et permettent d’aller vite. Autre exemple, notre directrice artiste, Vanessa Pierrat, est une ex Sandro et s’occupe de Claudie Pierlot depuis 4 ans. Formée aux côtés d’Evelyne Chétrite (D.A et fondatrice de Sandro), celle-ci n’hésite pas à nous conseiller et à nous guider sur des choix. C’est une véritable marraine. Le groupe, c’est avant tout une grande famille. Il y a une vraie philosophie de l’entraide que ce soit pour négocier avec les grands magasins, choisir un emplacement pour une boutique… Nous avons aussi des services partagés (finances, concept, travaux). Si au regard des deux autres marques du groupe nous sommes la petite sœur, nous avons par ailleurs obtenu les meilleurs résultats de SMCP en 2014, soit +40 pour cent d’évolution pour le chiffre d’affaires et +18,5 pour cent à périmètre comparable.

Claudie Pierlot n’a pas d’égérie. Vous y pensez ?

Nous y réfléchissons, nous cherchons (sourire)… Cet hiver, c’est Olympia Campbell, la petite sœur d’Edie Campbell, qui a pris la pose pour nous. Nous aimons sa fraîcheur. Mais c’est délicat de trouver LA bonne personne. Nous ne voulons pas être identifiée à une Française. Nous souhaitons que Claudie Pierlot soit une femme internationale !

Photos : - Claudie Pierlot x Saint James - Isabelle Allouche (à gauche), DG de Claudie Pierlot et Vanessa Pierrat D.A de la marque - Olympia Campbell pose pour la collection A/H 2015.