Beachwear : l'éco-responsabilité, le nouveau défi des marques
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Sur un marché du balnéaire à la hausse, les nouvelles tendances d’achats vont vers des produits plus durables et techniques. Décryptage
C’était l’un des points phares de la dernière édition des salons Interfilière Paris et Unique by Mode City (7-9 juillet). Moteurs d’idées nouvelles, les deux rendez-vous voient naître les tendances. « Le facteur humain est devenu un élément essentiel avec une demande exponentielle pour le “vrai“, explique Cécile Vivier Guérin, directrice marketing Eurovet. L’époque tend à une conscience collective. Les produits proposés sont de plus en plus résistants pour une durée de vie allongée offrant ainsi une véritable solution et une démarche résolument développement durable. S’ils ne cherchent pas à consommer moins les consommateurs cherchent à acheter mieux ! ».
Des ventes au beau fixe
Alors que le marché du maillot de bain français se porte bien : 318,9 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017 (+1,3 pour cent versus 2016) dont un bond de 7,5 pour cent des ventes sur Internet (en valeur) et un volume d’achat qui a augmenté sur la même période pour atteindre 16,4 millions de pièces (+0,83 pour cent)* ; la prise de conscience des professionnels et les attentes des consommateurs sont elles aussi en train d’évoluer. « Désormais les professionnels comme les consommateurs sont à la recherche d’un produit “bien fait“. Ils souhaitent introduire du sens dans leurs collections pour les uns et dans leurs achats pour les autres et l’éco-responsabilité est une des réponses », poursuit Cécile Vivier Guérin.
Des matières qui innovent
Un ressenti qui commence en amont avec les fabricants de matière qui travaillent depuis quelques années sur ces préoccupations. « Innover n’est qu’un point de départ, explique Michel Chtepa, directeur général du fabricant de fibres Seaqual (fibre réalisée à base de déchets plastiques océaniques recyclés), lors d’une table ronde donnée sur Unique by Mode City. Si on cherche à développer une gamme pour faire bien, pour être dans la tendance, on a tout faux. Car on est vraiment dans une phase de rupture, où les engagements doivent se bâtir sur le long terme. Les solutions éco-responsables déjà en place ne sont peut-être pas encore exemplaires, mais il y a déjà un mieux, un premier pas vers de meilleures pratiques. » Autre matière dont on parle beaucoup : l’Econyl (société Aquafil), un fil réalisé à partir de matériaux plastiques recyclés provenant des océans. Plusieurs marques l’ont déjà adopté comme les maillots de bain signés Adidas by Stella McCartney ou encore la ligne Luz x Alexandra Cousteau.
Le style et l’éthique
Et en boutiques, l’offre tend à se développer. Plusieurs nouveaux noms se lancent sur ce créneau mettant en avant ces matières recyclées. Présentes sur Unique by Mode City, on peut citer la griffe grecque Lookseri (lancée fin 2016), l’Allemande Margaret and Hermione (depuis 2015) ou encore la ligne “Water Garden“ de Seafolly fabriquée à partir de nylon recyclé. Tandis que sur le créneau du bio, le label français Luz décline des maillots en coton bio (associé à 7 pour cent d’élasthanne) depuis 2016. Les initiatives se multiplient et les consommateurs sont prêts. A l’image des Millenials qui sont sensibles à ces nouveaux arguments, les mentalités changent. « Ces sujets résonnent tout particulièrement dans le secteur de la lingerie et du bain où le corps est en contact direct avec le produit », conclue Cécile Vivier Guérin chez Eurovet. Le marché est ouvert !
*Source : IFM / Kantar WorldPanel / Eurovet – Unique by Mode City Photos : Fibre Econyl, collection Volcom – Maillot Margaret and Hermione – Shéma de recyclage du plastique en fibre par Seaqual.