Arturo Obegero fait revivre les salles de cinéma
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Paris Fashion Week, juin 2024 : en organisant la présentation de sa collection masculin/féminin printemps-été 2025 dans une salle de cinéma, Arturo Obegero offre une nouvelle dimension (commerciale ?) aux salles de cinéma en souffrance.
Netflix, Amazon Prime, etc., le visionnage en streaming pénalise les salles de cinéma. Une situation comparable à celle vécue par les multimarques confrontés à la prolifération des sites e-commerce ou à l’ouverture d’enseignes en propre (de marques qu’ils ont lancées) dans leur propre zone de chalandise.
Pour ces deux acteurs de la distribution, l’enjeu est le même : se libérer de l’étau de la concurrence en conceptuarisant leur offre, en se diversifiant ou en créant des évènements à même de faire revenir le public/consommateur. En cela, la présentation d’Arturo Orbegero s’inscrit dans une dimension sociétale.
Arturo Obegero a présenté le fashion film de sa collection printemps-été 2025 dans une salle obscure
Dans l’enceinte du restaurant Silencio des Prés (Paris 6e), le créateur avait positionné quelques silhouettes ,mais la vraie surprise venait de l’escalier descendant jusqu’à la salle de projection d’un ancien cinéma.
C’est dans cette salle que le fashion film « El amor brujo » (traduire « L’amour sorcier ») fut projeté, en hommage au compositeur espagnol Manuel de Falla. Une pause salutaire de quinze minutes dans la frénésie de la fashion week parisienne, à force d’images noir et blanc, de guitare acoustique et de danse flamenco.
Avec cette nouvelle collection qui mixte à loisir les genres féminin/masculin, Arturo Obegero célèbre le folklore espagnol et se veut une ode au travail de ses héros créatifs : les couturiers Cristóbal Balenciaga et Yves Saint Laurent, le réalisateur Carlos Saura, les photographes Ruvén Afanador et Vivianne Sassen, le danseur Antonio Gades et l'artiste aux multiples facettes Serge Lutens.
Tailoring (rideaux de velours de théâtre revisités en maillots techniques, trench coat, costume croisé), dentelles (Sophie Hallette), broderies moirées ou de flammes réalisées en Inde, plumes (Maison Février), vêtements au tricot, l’univers de ce créateur, accueilli plusieurs fois sur le showroom Sphère de la FHCM, s’inscrit définitivement dans un néo dandysme chic et fougueux.