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L’abaya est-elle un vêtement à la mode et/ou le signe d’une appartenance religieuse ?

Par Florence Julienne

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Culture
Credits: Photo by form PxHere

La question suscite de nombreuses réactions depuis que le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal a évoqué son intention d'ajouter l'abaya à la liste de vêtements interdits dans les écoles, collèges et lycées publics, à compter de la rentrée scolaire, le 4 septembre 2023. Un sujet polémique, s’il en est, ou l’art d’agiter un chiffon rouge.

À l’occasion d’une interview télévisée, le dimanche 27 août 2023, sur TF1, Gabriel Attal a lâché une bombe médiatique en signifiant sa volonté d’instaurer une interdiction généralisée de l’abaya dans les établissements scolaires. Le ministre considère qu’une longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes, « n’a pas sa place dans nos écoles ». Sa décision est prise au nom de la loi sur la laïcité (1905) qui proclame la liberté de conscience et la loi de 2004 qui encadre les principes de la laïcité. « Quand vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d’identifier la religion des élèves en les regardant » a indiqué le ministre.

L’abaya instrument d’invisibilisation de la femme, oui ou non ?

La classe sociopolitique française a réagi selon son obédience (la droite plutôt pour, la gauche plutôt contre), mais le vrai sujet, sur lequel tout le monde s’étrille, est de savoir si, oui ou non, l’abaya est un signe distinctif de la religion musulmane. Selon Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), « l'abaya n'est pas une tenue religieuse, c'est une forme de mode, une robe longue et ample à la fois, qui n'a rien à voir avec la religion » a-t-il indiqué au micro de BFM TV.

Et d’ajouter : « Le ministre parle, il s'agite, mais il faut qu'il y ait un texte qui précisera comment il veut interdire l'abaya et ses motivations. Une fois qu'on l'aura, nous allons lui répondre. Nous sommes dans un pays de droit, il y a la justice, il y a le Conseil d'État ».

Certains assurent que ce sujet est tel l’arbre qui cache la forêt de problèmes plus fondamentaux comme les agressions à l’école, le manque de moyens de ce service public ou les salaires des professeurs. Les réseaux sociaux fourmillent de prises de position tant le sujet est clivant.

Reste que, pour les professeurs, la tâche visant à savoir si une robe a la longueur nécessaire pour être un signe religieux risque d’être ardue. Après les crop tops en 2022, la rentrée 2023 repart à nouveau sur un sujet crucial : l’acceptation, ou non, des vêtements que choisissent, volontairement ou sous influence, les femmes.

abaya