Exposition : le Centre Pompidou fait se rencontrer mode et art moderne
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Jusqu’au 22 avril 2024, l’exposition « La traversée des apparences » au 5ᵉ étage du Musée national d’art moderne (Centre Pompidou, Beaubourg), mise en scène par Laurence Benaïm, croise des œuvres d’art mythiques avec 17 robes de couturiers.
Une tenue de Marine Serre à côté de « La Fontaine » (urinoir) de Marcel Duchamp, une autre d’Yves Saint Laurent à côté du « Luxe » d’Henri Matisse, un costume inspiré du cirque de Popy Moreni à côté du « Clown » de Georges Rouault, jusque-là le lien semble assez évident. Pour sa collection automne-hiver 1981, Yves Saint Laurent s'est inspiré d’Henri Matisse. Quant à la juxtaposition de celle qui a rendu tendance l’upcycling avec le maitre du dadaïsme, mouvement artistique qui remettait en question convenances et conventions, la relation est flagrante.
Une révision transversale des classiques de l'art moderne animée par le fil ludique de la mode
En réalité, les liens sont plus subtils et il ne faut pas chercher à rationaliser ou intellectualiser la mise en scène orchestrée par Laurence Benaïm. « L’association part d’une émotion et n’est absolument pas liée à un discours pédagogique ou académique sur l’art et la mode, confie l’auteure et journaliste au micro de FashionUnited. C’est plutôt une anatomie des sensations. C’est dans le silence que l’on peut écouter des voix qui célèbrent la beauté, la différence, la vérité, les doutes. C’est l’idée de faire jaillir en chacun, ou pas, un souvenir et de les habiller d’émotions toutes neuves. »
Place donc à des mises en relief plus subtiles : le corset de Jean-Paul Gaultier, présent lors du vernissage de l’exposition, à côté de « Nonnens bøn » (La prière de la religieuse) de Wilhelm Freddie, Yohji Yamamoto et Kazuo Shiraga ou encore Kevin Germanier (l’affiche de l’exposition) et Ulrike Ottinger. 17 looks, 17 salles et encore plus de surprises et découvertes au fil du parcours de cette exposition qui se tient jusqu'au 22 avril 2024.