Exposition Iris Van Herpen : quand la Haute Couture devient innovation vertueuse
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L’exposition « Scuplting The Senses », dédiée à la créatrice Iris Van Herpen au Musée des Arts Décoratifs de Paris, met en lumière le travail exceptionnel de l’artiste/couturière hollandaise. Ses explorations textiles et technologiques flirtent avec sa volonté de repenser la mode pour lui offrir un avenir, à l’heure où nos habitudes de consommation sont bousculées par le changement climatique.
En ce mardi 28 novembre 2023, il y avait du beau monde au Musée des Arts Décoratifs, pour l’inauguration de « Scuplting The Senses », dédiée à Iris Van Herpen. À commencer par la reine Maxima des Pays Bas, portant une de ses créations, et Brigitte Macron, première dame de France.
Il faut dire qu’Iris van Herpen rend la Haute Couture à ce qu’elle est vraiment : une forme d’art vouée à influencer l’histoire du prêt-à-porter. Le plus signifiant de sa démarche est évidemment ses recherches de matières qui sont d’ailleurs exposées, au premier étage du musée, sur deux pans de murs.
Le parcours de l’exposition nous fait déambuler de pièces en pièces dans l’univers de la créatrice, qui façonne une mode futuriste, qu’on pourrait qualifier d’« étrange », si l’art ne l’était pas par essence. Dans son atelier, elle et son équipe développent des techniques innovantes et des matériaux inédits : plastique recyclé, bien sûr, fèves de cacao imprimées en 3d, verre soufflé au plexiglas thermoformé, enchevêtrement de filaments de mycélium, moulage en silicone, découpe au jet d’eau au plissé ancien, sculpture aimantée, etc.
La liste de ses inventions est infinie. Le film projeté (toujours au premier étage) montre bien les processus de fabrication et le soin porté aux matières. Il décrit aussi la magie de ses défilés de mode, organisés à Paris à l’occasion de la Haute Couture Week.
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Toutes ses œuvres (d’art) exposées au musée pourraient se résumer à un dédale de créativité si on excluait l’idée que plus de 60 % de la matière d’un vêtement est directement liée à l’écoresponsabilité. À ce titre, le travail d’Iris van Herpen dépasse largement celui d’une couturière pour devenir prescriptrice d’une mode s’accordant au futur. Ses tenues métamorphosent le corps en êtres hybrides en devenir. Elle ouvre la voie à des alternatives plus durables et responsables grâce à son approche multidisciplinaire.
Les nombreuses tenues exposées et orchestrées par thème et sur fond musical invitent le grand public à se saisir d’une force vive créative, inspirée par la nature, l’exploration du cosmos ou l’approche holistique, symboles d’une liberté absolue. Une liberté que l’artiste revendique, comme expliqué dans l’interview recueillie à la veille de l’ouverture de son exposition, qui se clôturera le 28 avril 2024.
