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Elsa Schiaparelli : À l’origine des collaborations entre Art et Couture…

Par Florence Julienne

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Culture
Courtesy of Florence Julienne

Peut-on dire après avoir vu l’exposition « Shocking ! », consacrée à Elsa Schiaparelli, au Musée des Arts Décoratifs (MAD) que la créatrice de mode est à l’origine des collaborations entre l’art et la couture ? Assurément oui !

Le parcours de l’exposition « Shocking ! », qui se tient du 6 juillet 2022 au 22 janvier 2023 au Musée des Arts Décoratifs (MAD), est une ode au surréalisme tant des artistes illustres comme Salvador Dali, Pablo Picasso, Man Ray… y figurent en grande pompe. Ou plutôt en chapeau, si on se réfère au chapeau chaussure, reprenant la forme d’un escarpin à haut talon, créé en 1937 par Salvador Dali.

Contrairement à d’autres maisons comme Chanel, par exemple, qui était plutôt mécène, Elsa Schiaparelli était vraiment l’amie des artistes. La rétrospective qui lui est consacrée met en scène son vestiaire avec ses couleurs, ses formes iconiques et ses motifs phares - le rose Shocking bien sûr, le noir car « le rose ne peut exister que s’il y a du noir », le doré, la robe squelette, le soleil, le homard, le papillon… – ainsi que de nombreux boutons, bijoux et flacons de parfum dont les noms commencent tous par S, tant elle était superstitieuse. À commencer par le « Shocking », inspiré de la silhouette de Mae West qu’elle habillait pour ses films et qui figure dans l’exposition.

Courtesy of Florence Julienne

Car le goût d’Elsa Schapiarelli pour les artistes dépassait le mouvement surréaliste et on retrouve dans cette rétrospective l’influence du poète Paul Eluard et de sa première femme Gala, qui deviendra l’épouse de Dali, de Jean Cocteau, Elsa Triolet, Cecile Beaton, Marlene Dietrich… Les noms se succèdent à l’infini dans cette exposition qui met à l’honneur les prémices de la relation entre l’art et la couture. Un lien qui semble aujourd’hui évident mais dont il convient d’attribuer la maternité à celle qui l’initia. Du reste, de nombreux couturiers ont rendu hommage à cette visionnaire (Yves Saint Laurent, Azzedine Alaïa, Christian Lacroix…). On retrouve nombre de leurs créations, notamment dans la salle miroir, dite salle Zodiaque.

Courtesy of Florence Julienne

À ce propos, pour la petite histoire, le fameux imprimé « papier journal », popularisé par John Galliano, a été créé à l’origine par Elsa Schiaparelli… La dernière salle de l’exposition est réservée aux créations de Daniel Roseberry et montre même deux modèles nés de la dernière collection Haute Couture automne hiver 2022-2023.

Courtesy of Florence Julienne

Car il aura fallu que l'homme d'affaires Diego Della Valle s’intéresse à Elsa Schiaparelli pour ressusciter une marque stoppée en 1954, par faute de moyens financiers. Âgée, la couturière ne s’intéressait plus trop à la mode et avait d’ailleurs confié de nombreuses pièces au MAD qui trouve ici l’occasion de les mettre en scène, dans une scénographie signée Nathalie Crinière. L’occasion aussi de devenir le nouveau théâtre de la Haute Couture Week parisienne et de recevoir lors d’une soirée, à l’accueil forcément surréaliste, d’illustres artistes comme Marisa Berenson, fille de Gogo Schiaparelli, et donc petite-fille d’Elsa. Un héritage en chair et os.

Courtesy of Florence Julienne
Elsa Schiaparelli
MAD