Transparence éthique et environnementale : OVS et Gucci au top
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Le rapport 2023 sur la transparence, publié par l’organisation Fashion Revolution, signale quelques progrès, notamment de la part des marques OVS et Gucci, mais prouve que l’industrie de la mode, en général, a encore du chemin à parcourir pour lutter contre les inégalités sociales et la crise climatique.
250 grandes marques ont fait l’objet d’un examen de la part de la Commission européenne. En 2023, les plus performantes sont : l’italienne OVS qui a obtenu le score le plus élevé (83 %), suivie par Gucci (80 %), puis Kmart Australia et Target Australia (76 %). OVS a augmenté son score de cinq points depuis l’année dernière, Gucci de 21 points et les scores de Kmart et Target Australia sont inférieurs de deux points.
Les cinq plus fortes progressions sont issues du luxe : Gucci, Armani, Jil Sander, Miu Miu et Prada. Mais, dans l’ensemble, l’industrie mondiale de la mode a très peu évolué en matière de transparence, les marques examinées obtenant un score moyen global de 26 %, soit 2 % de plus qu’en 2022.
Les marques les moins bien notées sont : Anta, Belle, Big Bazaar, Bosideng, Fashion Nova, K-Way, Koovs, Max Mara, Metersbonwe, Mexx, New Yorker, Heilan Home, Savage x Fenty, Semir, Splash, Tom Ford, Van Heusen et Youngor. Au total, 71 marques sur 250 (28 %) obtiennent un score compris entre 0 et 10 %. Il s’agit d’une légère amélioration par rapport aux 31 % de l’année dernière.
Des inégalités flagrantes et persistantes en termes de rémunération
Plus de la moitié (52 %) des 250 grandes marques ayant fait l’objet d’un examen de la part de la Commission européenne a indiqué leurs listes de fournisseurs de premier rang, une évolution prometteuse par rapport aux 32 marques sur 100 (32 %) de la première édition de l’Index, en 2017.
L’écart de rémunération entre les PDG du secteur de la mode et les travailleurs de l’habillement continue de se creuser : seules 18 % des griffes divulguent le pourcentage de la rémunération de leurs dirigeants, lié à leurs objectifs de développement durable.
Moins de la moitié (45 %) des grandes marques de mode publie leur stratégie de fiscalité responsable. L’écrasante majorité (99 %) ne communique toujours pas le nombre de travailleurs de leurs chaînes d’approvisionnement percevant un salaire de subsistance.
Les grandes marques de mode continuent de se soustraire à leurs responsabilités en matière de taxes et d’achats, pratiques qui engendrent des inégalités au sein de l’industrie.
L’industrie de la mode continue de menacer les forêts
La crise climatique gagne en intensité, mais 94 % des grands groupes de mode ne révèlent pas quel combustible est utilisé dans la fabrication de leurs vêtements. Seules 6 % divulguent la proportion de charbon dans leur chaîne d’approvisionnement et les régions géographiques qui dépendent encore des combustibles fossiles.
88 % n'instruisent pas sur leurs volumes de production annuels. C'est un pourcentage décevant par rapport aux 85 % de l’année dernière. Seules 23 % des grandes marques et des détaillants expliquent leur méthodologie pour identifier ces risques et ils sont encore moins nombreux (7 %) à officialiser les résultats de leurs tests sur les eaux usées.
Les matériaux utilisés, tels que le coton, la viscose et le cuir, sont associés à la déforestation. Le Brésil, par exemple, qui est le deuxième exportateur mondial de coton, atteint aujourd’hui un niveau de déforestation de plus en plus élevé.
Si l’on considère le rôle de l’industrie de la mode dans la déforestation mondiale, il est alarmant de constater l’absence de transparence sur les objectifs. Seulement 12 % des marques ont publié un engagement mesurable et limité dans le temps en faveur de la déforestation zéro cette année. C’est 3 % de moins que l’année dernière. En outre, seules 7 % d’entre elles publient des progrès mesurables vers la réalisation de la déforestation zéro.
Dans le communiqué, Liv Simpliciano, responsable de la politique et de la recherche à Fashion Revolution, conclue : « En tant que militants, il est exaspérant de devoir continuellement faire pression pour obtenir ce qui, en fin de compte, est le strict minimum de ce que nous devrions attendre des grandes marques de mode. Les progrès peu impressionnants réalisés dans ce domaine sont inquiétants dans la mesure où ils ne sont pas suffisants pour assurer la pérennité de l’entreprise face à l’aggravation des inégalités sociales, la destruction de l’environnement et les diverses législations à venir. Nous ne pouvons pas nous en sortir en faisant du shopping ou en recyclant. Franchement, il n’y aura pas de mode sur une planète morte. »