Pour les jeunes marques de mode, communiquer sur le digital est une priorité
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Dans le cadre de son « Appel à projets, mode et métiers d'art », le ministère de la Culture offre une subvention financière aux jeunes créateurs de mode pour soutenir leurs investissements dans le « développement numérique, l’éthique et l’écoresponsabilité ». Au regard des dossiers fournis par les lauréats 2024, l’optimisation de la présence sur Internet est le besoin numéro un exprimé par la profession en herbe.
Le dispositif de subventions, mis en place par le ministère de la Culture, offre au maximum 20 000 euros aux jeunes designers de mode, métiers d’art et accessoires de mode. L’Appel à Projets 2024 a ainsi subventionné vingt entreprises françaises* (soit une enveloppe de 400 000 euros).
FashionUnited s’est penché sur quatre cas concrets pour comprendre à quoi sert ce fond d’argent public : Steven Passaro, Studio Valette, Jeanne Friot et Domestique.
Steven Passaro, un des lauréats de l’Appel à projets 2024, répond à FashionUnited : « je travaille avec la 3D. Mon projet est de pousser le processus via l’achat d’un plotter, qui permet d’imprimer les patronages directement placés ; améliorer ma visibilité sur internet en investissant sur le référencement ; acheter un mannequin Alvanon (buste d’atelier qui possède un twin digital ayant les mêmes repères, ce qui permet d’être plus précis dans le développement produit) ; et enfin optimiser ma campagne e-commerce ».
Pour Pierre François-Valette, fondateur de Studio Valette, il s’agit de renforcer les ventes directes au consommateur (btoc) et de développer le sur-mesure ou demi-mesure, en complément des ventes archives, stocks et wholesale. Dans une logique « drive-to-atelier » le créateur mise sur un « Instagram performant, des équipes marketing et communication, un e-shop efficient et du personnel en atelier ».
Pour Jeanne Friot, nouvelle queen de la mode non genrée, les fonds reçus en juillet 2024 visent également à développer sa présence sur le digital : refonte de la plateforme pour mieux cibler sa communauté et booster les ventes en ligne.
Dans le cadre de l’Appel à Projets du ministère de la Culture, les jeunes créateurs priorisent la digitalisation à d’autres investissements
Même approche du côté de Domestique, spécialisées dans les accessoires de mode. La marque souhaite optimiser sa stratégie de communication online (e-shop et réseaux sociaux), ainsi qu’offline (identité visuelle, nouvelles technologies pour améliorer l’expérience client).
La digitalisation (achat de matériels photo/vidéo, développement de la communication sur les réseaux sociaux, optimisation de l’e-shop) apparaît comme une priorité dans tous les dossiers qui appellent de l’argent public pour soulager leur trésorerie.
Néanmoins, certaines griffes font apparaître d’autres besoins : Atelier Vorace (impression sur textile) a besoin d’un vaporisateur pour internaliser les finitions des petites productions ; la marque de maroquinerie La Reverdie souhaite moderniser son atelier de fabrication ; Cécile Gayraud, alias Cécile Gray, designer textile, veut pouvoir financer des conseils en sourcing durable. ; ou encore, les lunettiers de Baars désirent recycler des copeaux en nouvelles plaques d’acétate.
*Les lauréats de l’Appel à Projets 2024 sont : Alphonse MaitrePierre, Anicet, Atelier Vorace, Azur, Baars, Cécile Gayraud, Domestique, Jeanne Friot, La Reverdie, Maison Alix Dumas, Matie Mas, Meeko, Nosc, Phileo, Philippe Zorzetto, Steven Passaro, Tafanelli, Vaincourt, Valette Studio, Weinsanto.