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Lutter contre la surproduction grâce à la relocalisation et la réduction de la production dans l'industrie du textile

Par Sharon Camara

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Tas de vêtements jetés dans le désert dans le secteur de la Pampa d'Alto Hospicio, à environ 10 km à l'est de la ville d'Iquique, au Chili (11 novembre 2022). Crédit : MARTIN BERNETTI / AFP

Alors que l’industrie textile est responsable d’environ dix pour cent des émissions mondiales de CO2, l’association « Les Amis de la Terre » dénonce une offre de textile largement supérieure à la demande et des niveaux de production dépassant les limites planétaires et les normes sociales.

Dans son rapport, l’association définit la surproduction comme un système où les niveaux de production et de mise en marché dépassent la demande et les limites planétaires. « Dans le cas du textile, la surproduction s’accompagne d’un ensemble de pratiques commerciales incitant à la consommation pour écouler le plus de stocks possible : promotions, renouvellement fréquent des collections », précise-t-elle.

Parmi les entreprises pointées du doigt, il y a les leaders de la fast-fashion comme Shein, Zara ou H&M qui contribuent, selon le rapport, à faire perdurer la surproduction à travers leurs stratégies économiques. « Depuis 20 ans, en France, les quantités de vêtements mises sur le marché ont doublé. Chaque année, 42 vêtements par personne sont mis en vente alors que pour respecter l’Accord de Paris, il faudrait abaisser ce chiffre à seulement cinq vêtements par personne et par an. C’est donc trop, mais surtout trop court, avec en moyenne sept utilisations par vêtement – payé en moyenne le prix dérisoire de 13  euros – avant qu’il finisse à la poubelle ou sur une plage à Madagascar », analyse l’association de protection de l’Homme et de l'environnement, dans son rapport intitulé « Pour en découdre avec la surproduction ».

Ce système de surproduction est possible, selon le rapport, uniquement grâce à des coûts de production faibles, dûs à la délocalisation : « 98 pour cent des émissions de CO2 issues de l’industrie textile française sont importés et proviennent des pays du Sud ».

La réduction de la production et la relocalisation pour lutter contre la surproduction

Si la mode durable et l’économie circulaire adoptées par la plupart des marques sont largement encouragées par les consommateurs, le rapport estime que cela n’est pas suffisant. « Si le recyclage et le réemploi sont utiles, à eux seuls, ils sont devenus la caution greenwashing d’une industrie cherchant à maintenir ses niveaux de production. Aujourd’hui, seulement un pour cent du textile peut être réellement recyclé et bien que les capacités de réemploi et réparation augmentent, elles demeurent dérisoires face à la quantité de vêtements mis sur le marché ».

Pour un changement radical dans l’industrie, l’association « Les Amis de la Terre » préconise des mesures d’encadrement et de limitation de la production. Elle estime qu’il est aussi important de penser à la relocalisation de l'industrie en France.

Pour ce faire, le rapport préconise ceci :

  • Encadrer la production de textile avec des normes sociales et environnementales strictes et un affichage environnemental clair et contraignant. Ces normes doivent restreindre la mise en marché de produits polluants ou reposant sur l’exploitation des travailleurs du secteur ; 
  • Réduire la quantité de textile produit de façon à ralentir l’augmentation puis diminuer les mises en marché ;
  • Relocaliser la production, à travers un soutien financier envers les enseignes et l’industrie du textile français.

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