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Londres serre l'étau autour de l'IPO de Shein

Par Diane Vanderschelden

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Shein store Credits: Shein

Alors que Shein se prépare pour son introduction en bourse très attendue à Londres, le géant de la mode rapide fait face à une surveillance politique accrue, notamment concernant les allégations de travail forcé dans la région du Xinjiang en Chine.

Le député travailliste Liam Byrne, président de la Commission parlementaire des affaires, a appelé le gouvernement britannique à interdire les produits issus du travail forcé d'entrer au Royaume-Uni, rapporte le Financial Times, exhortant à une réponse législative similaire à l’Uyghur Forced Labor Prevention Act (Loi de prévention du travail forcé des Ouïghours) adoptée aux États-Unis en 2021.

L’appel de Byrne pour des réglementations plus strictes intervient à un moment crucial pour Shein. Après avoir initialement prévu de se coter à New York, l'entreprise a réorienté son projet vers Londres suite à des objections réglementaires aux États-Unis. Cependant, Shein attend toujours l’approbation des autorités chinoises, qui seraient insatisfaites des efforts de l’entreprise pour se distancer de ses origines chinoises.

Évalué à 66 milliards de dollars lors de son dernier tour de table, Shein a rapidement bouleversé le marché mondial de la mode en expédiant directement des vêtements à bas prix des usines chinoises vers les consommateurs du monde entier. Toutefois, les préoccupations liées à ses pratiques de chaîne d'approvisionnement, notamment l'utilisation du coton du Xinjiang, ont attiré l'attention des politiciens et des militants. Cette région est une source majeure de coton, et des allégations généralisées de travail forcé y ont été signalées.

En réponse à ces préoccupations, Shein a souligné son engagement envers les droits de l'homme, déclarant au Financial Times qu'elle applique une politique de « tolérance zéro » envers le travail forcé. L’entreprise a également mis en avant ses partenariats avec des organisations tierces, comme Oritain, qui vérifie l'origine de son approvisionnement en coton. Shein affirme que moins de 2 % de son coton provient de sources non approuvées, un chiffre inférieur à la moyenne de l’industrie.

Malgré ces assurances, le Financial Times indique que Liam Byrne insiste sur le fait que sans une législation plus stricte, comme l’Uyghur Forced Labor Prevention Act, le gouvernement britannique doit prendre des mesures supplémentaires pour s'assurer que des entreprises comme Shein respectent des normes élevées en matière de travail. Cela inclut un examen rigoureux de la chaîne d'approvisionnement de Shein avant que son introduction en bourse puisse avoir lieu.

Alors que la pression monte, l’entreprise doit également faire face à des préoccupations plus larges concernant son impact environnemental et son modèle commercial. Des groupes militants, tels que Say No To Shein, ont tiré la sonnette d’alarme sur les coûts environnementaux des pratiques de mode rapide de Shein, ajoutant une autre couche de complexité à la surveillance entourant l’introduction en bourse de la société.

Avec l’Union européenne ayant déjà adopté une loi qui interdira à partir de 2027 les produits fabriqués avec du travail forcé, les entreprises britanniques commerçant avec l’UE devront également se conformer, augmentant ainsi les enjeux pour Shein, qui doit naviguer à travers de nombreux obstacles réglementaires sur plusieurs fronts.

Shein