Les chiffres 2024 à retenir sur la consommation mode en France
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Dans le cadre de son Fashion Reboot 2024, l’Observatoire économique de l’Institut Français de la Mode (IFM), dirigé par Gildas Minvielle, a recueilli des données chiffrées à même de nous éclairer sur l’état de la consommation mode en France. En voici un aperçu.
Les chiffres d’affaires des distributeurs continuent de régresser : -7,3 % par rapport à 2019. Les circuits les plus touchés sont les hypermarchés et les supermarchés (-6,8 %). Les produits particulièrement affectés sont le linge de maison (-3,7 %) et la lingerie (-3,1 %).
58 % des cent marques enseignes interrogées communiquent sur une fréquentation en recul, mais, selon 40 % d’entre elles, le panier moyen est stable et le taux de transformation progresse. En volumes, les ventes accusent une évolution moyenne de -1 %. En moyenne, les prix ont progressé de 1 % en 2024. Bonne nouvelle, selon ce panel, l’effet inflationniste devrait se stabiliser à 0,1 %.
Les consommateurs investissent de moins en moins dans les produits mode
67,5 % des consommateurs interrogés pour l’étude indiquent que l’inflation a eu un impact sur leur façon de consommer des vêtements. 46 % ont acheté moins de vêtements au cours des douze derniers mois, dont 27 % moins chers que d’habitude et 19 % au même prix ou plus chers que d’habitude. Les verbatims qui accompagnent ces pourcentages et les marques qui performent sont indiqués dans l’article paru sur le Fashion Reboot 2024.
De source Insee, la part des dépenses de mode dans le budget des ménages est passée de 6,4 %, en 1995, à 3,3 % en 2023. Soit de 40 542 millions d’euros à 48 713 millions d’euros. Ce qui équivaut à un taux de croissance annuel moyen, depuis 1995, de + 0,7 % et, selon les calculs de l’IFM, à un taux de croissance des prix sur l’ensemble de la période de + 9,7 % (+ 0,3 % par an).
Engagement croissant en faveur d’une mode écoresponsable et engagée sur le plan sociétal
Pour 40 % des consommateurs, les produits toxiques pour la peau, les bas salaires et les conditions de travail des ouvriers sont un sujet de préoccupation. On note que la considération des conditions de travail a nettement évolué en un an.
Du côté de l’offre, les entreprises s’emploient à mettre en place les bonnes pratiques : augmentation de l’utilisation de matières écoresponsables labellisées ou recyclées et amélioration de la traçabilité. Seulement 8 % des entreprises n’ont pas entrepris d’action particulière sur les matières.
Le marché de la seconde main représente près de 12 % du marché habillement, chaussures, maroquinerie en France. 58 % (+ 10 points vs 2023) des marques enseignes vendent de la seconde main. C’est en projet pour 25 % d’entre elles. Et pour cause : 32 % des consommateurs privilégient systématiquement la seconde main.
Se basant sur une hausse des exportations de l’habillement de 12 % par an, de 2020 à 2024, et sur une hausse des exportations de textiles de 9 % par an, de 2020 à 2024, Gildas Minvielle a clôturé son exposé sur les perspectives à venir de manière un peu plus optimiste que les années précédentes avec une consommation qui serait entre 2 et -2 % en 2025.