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Formation : Qu’apprend-on au Fashion Entrepreneurship Center de l’Institut Français de la Mode ?

Par Florence Julienne

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Fashion Entrepreneurship Center Credits: Institut Français de la Mode

On parle souvent de l’incubateur de l’Institut Français de la Mode (IFM) mais cette formule est en réalité un des trois pôles d’action du Fashion Entrepreneurship Center, dirigé par Thomas Delattre.

Le Fashion Entrepreneurship Center de l'IFM est un espace physique, logé au sein du campus (34 quai d’Austerlitz, Paris 13e). Il abrite trois programmes proposant des solutions adaptées en fonction du degré de maturité du projet entrepreneurial. Plus le développement du projet est avancé, plus l’accompagnement est individualisé.

« Le Fashion Entrepreneurship Center est géré en partenariat avec la Fédération de la Haute Couture et de la Mode et la Fédération du Prêt-à-Porter Féminin. Il est en partie financé par le défi de la Mode et BPI France, explique Thomas Delattre au micro de FashionUnited. Nous faisons une demande de subventions pour soutenir la jeune génération qui a des modèles économiques encore fragiles. Ces subventions contribuent au développement de projets entrepreneuriaux. »

Le Certificat, accessible gratuitement, sensibilise les étudiants niveau Master à la création d'entreprise

« Le premier programme, nommé Certificat, est un bonus (un outil) inclus dans le parcours principal des étudiants niveau master, commente Thomas Delattre. Il est composé de sessions de deux heures hebdomadaires sur une durée de six mois.»

L’enseignement se base sur les fondamentaux de la création d’entreprise : élaboration du concept, étude de marché, business plan, enjeux de marque, marketing, financement, enjeux juridiques, écoresponsabilité, etc. Il vise à sensibiliser sur l’entrepreneuriat dans le secteur spécifique de la mode pour susciter des projets et développer cet état d’esprit.

L’Incubateur est un programme payant qui permet de développer son projet professionnel

Le deuxième programme, le plus cité dans les conversations courantes, est l’Incubateur. Il accompagne des projets en cours de lancement, de l'idée fondatrice jusqu'à sa concrétisation. « Il soutient une vingtaine de projets par an qui résonne telle une photographie du business actuel : mode créative, luxe ou commerciale, seconde main, marques de beauté, lifestyle, design ou accessoires de mode, note le directeur. Mais, aussi des projets de services ou de nouvelles technologies. Ainsi, la plateforme de vente de seconde main Motto* a remporté le pitch de l’incubateur IFM 2024, doté d’une bourse de 10 000 euros. »

Les cours sont dispensés en présentiel, en anglais et en français, en temps partiel, sur un an, au tarif de 450 euros hors taxes mensuel. Les Incubés bénéficient d’un coworking dédié sur le campus, du lundi au samedi, ainsi que de l’accès au réseau IFM Alumni et aux étudiants.

Les thématiques développées sont : Icebreaker (littéralement « savoir briser la glace »), posture entrepreneuriale, ciblage et marché, branding et storytelling, marketing digital et stratégie de communication, performance marketing et acquisition client, business plan, finance et levée de fonds, connaissance des textiles, merchandising, construction de collection, achat et gestion des stocks, sourcing et production, stratégie de distribution, juridique.

Les participants peuvent candidater au prix IFM X AMI, qui se déroule chaque année en mai, et se présenter au concours de pitch Grant Thornton.

« Pour intégrer l’Incubateur, nous n’avons pas d’exigence sur le profil des candidats qui ont entre vingt et soixante ans. Ils doivent juste télécharger un dossier sur le site de l’IFM, qui comporte un certain nombre de questions : où en êtes-vous dans le projet ? avez-vous des associés ? la marque a-t-elle déjà été commercialisée ? indique le directeur. Les dossiers admissibles ont rendez-vous pour présenter leur projet devant un jury, composé par moi et par un ou plusieurs professionnels. La spécificité de tous nos programmes est qu’ils sont donnés par des entrepreneurs, consultants, experts de l’industrie, en prise avec le marché, et non par des profils académiques. Ils orchestrent les contenus de l’Incubateur et de l’Accélérateur. »

Labels est une aide personnalisée gratuite visant à développer son entreprise

Le troisième programme, gratuit pour les marques, est un accélérateur intitulé Labels. « Ici, nous accompagnons des projets existants qui sont en croissance du point de vue de leur chiffre d’affaires et/ou de leur notoriété, précise le directeur. Il s’articule sur dix mois, de juin à septembre. La plupart des marques ont leurs propres locaux. Nous les convions à des master class à l’IFM, mais l’accompagnement personnalisé se fait hors les murs. »

Les principaux domaines d'expertise sont : identité de marques, offre, distribution, production, image, communication, finances. Les conditions d'admission sont : exister depuis trois saisons minimum ; avoir un chiffre d’affaires annuel de plus de 100 000 euros hors taxe et un résultat positif ; une part d’activité à l’international au minimum de 40 % et une distribution de qualité ; un début de notoriété auprès de prescripteurs et une activité repérable sur les réseaux sociaux ; et, dans la mesure du possible, le début de la constitution d’une équipe, d’un tandem avec un créatif et une autre personne en charge du commercial ou de la gestion.

« Nous sommes dans une approche pratique des sujets, car nous sommes face à des entrepreneurs qui ont une réalité commerciale. Nous sommes là pour bâtir une stratégie avec un mode opérationnel, décrit Thomas Delattre. En mode, nous sommes sur des temps longs, contrairement à la tech. Il faut plusieurs années avant qu’une marque émerge. Nous rencontrons plus de succès rapides avec la tech. »

Côté name dropping, voici donc quelques noms qui sont sortis de Labels : Jeanne Friot, Weinsanto, Maitrepierre (2024), Vaillant, Benjamin Benmoyal, Phileo, Minuit (2023), Bluemarble, Mossi, EgonLab (2022) et, précédemment, Ludovic de Saint Sernin, Coltesse, Atlein, LGN, Alice Ballas, Gauchère, Alice Chesnais ou Le Gramme.

« La surperformance de certains produits comme le sac ou la chaussure a un impact sur la nature des entreprises qui nous rejoignent, mais il y a une part de rêve ou de fantasme à développer son propre projet qui fait que les postulants ne sont pas toujours dans une logique d’imitation du marché. Ils font leur chemin et proposent parfois des choses que nous n’aurions pas imaginées, conclut Thomas Delattre. Ce qui évolue le plus, ce sont les innovations technologiques. Ainsi, en ce moment, nous recueillons des projets qui tournent autour de l’Intelligence Artificielle et de la réalité augmentée. »

*Suzie Lepretre a été récompensée pour son pitch sur Motto, solution à destination avant tout des professionnels du vintage et des grands collectionneurs. Cette application cumule plusieurs fonctionnalités. Elle permet de certifier, d’archiver des modèles tout en leur constituant une pièce d’identité racontant leur passé, leur conférant ainsi une valeur patrimoniale.

En résumé
  • Le Fashion Entrepreneurship Center de l'IFM offre trois programmes d'accompagnement pour entrepreneurs de la mode, adaptés à différents niveaux de développement.
  • Ces programmes incluent un certificat gratuit, un incubateur payant avec un soutien intensif, et un accélérateur gratuit pour les marques établies.
  • L'accent est mis sur un accompagnement pratique par des professionnels du secteur, avec des exemples de réussite et une ouverture aux innovations technologiques.
Formation
Institut Francais de la Mode