Des vêtements de luxe transformés en morceaux de sucre pour en faire de nouveaux habits
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Ça, c’est le projet « Biosphere Circulation » initié entre l’industriel Spiber, le groupe de luxe Kering, Eileen Fisher Inc. et d'autres acteurs. Cette collaboration vise à transformer les vêtements et textiles inutilisés, ainsi que les déchets agricoles, en nutriments pour la fermentation microbienne et la production de nouveaux matériaux protéiques. Explications.
Spiber possède des usines en Thaïlande. L’entreprise s’est inspirée de l’univers des araignées et de leurs toiles pour créer un microbe, nourri dans de grands bassins avec du sucre, qui produit des protéïnes.
Cette protéine peut avoir plusieurs utilisations. Pour le secteur mode, elle se transforme en filaments qui ont, selon les entrepreneurs, les mêmes propriétés que « les matières végétales, cellulosiques, le cachemire ou la laine ». La poudre obtenue en Thaïlande est transformée en filaments dans une usine au Japon. Ce filament peut ensuite être tissé traditionnellement.
Spiber : des filaments fabriqués avec du sucre et des protéines
C’est là qu’intervient le projet « Biosphere Circulation », initié avec des acteurs du luxe comme le groupe Kering. Pour simplifier le trait, disons qu’il vise à transformer des anciens tissus en sucre, pour pouvoir ensuite fabriquer de nouveaux fils et donc de nouveaux vêtements.
« Pour parvenir à une industrie textile plus circulaire, différentes approches à plusieurs niveaux sont nécessaires, ainsi que la validation et le déploiement de différentes solutions. Le projet de circulation dans la biosphère est une initiative ambitieuse et stimulante qui ouvre une nouvelle voie au recyclage des textiles, commente Christian Tubito, directeur du laboratoire d'innovation matérielle de Kering, dans le communiqué. De dernier recours, le recyclage peut devenir une nouvelle alternative prometteuse pour les matériaux textiles inutilisables. »
Spiber invite les acteurs de l'industrie à se joindre au projet afin de mettre en œuvre les technologies, l'infrastructure et les politiques nécessaires pour concrétiser cette vision d'un écosystème circulaire de matériaux industriels biosourcés, biodégradables et utilisés comme nutriments en fin d'utilisation. La participation des marques au projet apportera un soutien multiple à Spiber, notamment par la fourniture d'échantillons pour les essais en laboratoire.