Bangladesh : Des milliers d'ouvriers du textile licenciés à la suite de manifestations contre le salaire minimum
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Depuis octobre 2023, des ouvriers du textile au Bangladesh manifestent pour une augmentation du salaire minimum. Ces protestations auraient eu d’importantes conséquences dont le licenciement de milliers de travailleurs. FashionUnited a contacté l’organisation Clean Clothes Campaign (CCC) afin d’obtenir plus d’informations sur la situation des ouvriers au Bangladesh. « Ce n'est pas tout à fait clair pour le moment, mais les dirigeants syndicaux au Bangladesh estiment qu'environ 3 000 à 4 000 travailleurs ont été licenciés jusqu'à présent. De plus, 131 travailleurs sont toujours coincés en prison », déclare un porte-parole de la CCC.
Plusieurs sources dont l’agence Reuters rapportent des troubles politiques majeurs au Bangladesh depuis quelques mois, évoquant « une répression autoritaire » dans le pays d’Asie du sud. La police locale a répondu avec violence et intimidation aux manifestations des ouvriers du textile pour des salaires plus élevés. Selon Reuters, au moins quatre personnes ont été tuées lors des manifestations. Malgré cela, les travailleurs continuent de protester.
Les travailleurs de l'habillement au Bangladesh réclament un salaire minimum plus élevé
Bien que l’industrie textile soit l’une des plus importantes à l’échelle mondiale, les ouvriers qui opèrent sur ce secteur percevaient l’un des salaires les plus bas au monde. Les travailleurs du textile au Bangladesh réclament un salaire minimum plus élevé. En novembre 23023, le gouvernement bangladais a augmenté le salaire mensuel de 30 euros, passant de 8 300 taka (70 euros) à 12 500 taka (100 euros). Une somme qualifiée de scandaleuse par la Clean Clothes Campaign. Un salaire décent s’élève au moins à 23 000 taka (195 euros) par mois, selon des recherches de l'organisation néerlandaise. Il s’agit du montant revendiqué par les travailleurs et trois syndicats locaux : la Fédération des travailleurs de l’industrie et de l’habillement du Bangladesh, la Fédération nationale des travailleurs de l’habillement et le Conseil de l'unité des travailleurs de l’habillement du Bangladesh.
Depuis plusieurs mois, la Clean Clothes Campaign (CCC) appelle les enseignes produisant au Bangladesh à soutenir la demande de salaires plus élevés. En réponse, des marques telles que Asos, Primark et H&M ont déclaré en septembre 2023 qu'elles reconnaissaient leur rôle dans « le soutien au développement des salaires. » Des paroles qui signifient peu, selon les syndicats du Bangladesh. Ils soutiennent que les entreprises occidentales qui produisent au Bangladesh devraient redoubler d’efforts pour mieux rémunérer leurs fournisseurs.
Les ouvriers au Bangladesh continuent de manifester en faveur d’une renégociation des salaires minimums, en particulier dans le textile, la principale source de revenus du pays. Selon le média FashionNetwork, des agents de police et l’armée sont déployés dans tout le pays afin de prévenir d’éventuelles violences.
Le Bangladesh est le deuxième plus grand producteur de vêtements au monde après la Chine. L'industrie du vêtement emploie plus de 4,4 millions de travailleurs, dont 70 % sont des femmes. Le secteur du prêt-à-porter représente plus de 80 % des recettes totales d'exportation du pays et contribue à plus de 11 % du PIB national.
Cet article a initialement été publié sur FashionUnited.nl. Il a été traduit et édité en français par Aéris Fontaine.