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Avec « Flair », la fédération pointe les enjeux du prêt-à-porter français

Par Florence Julienne

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Présentation de "Flair" Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin Credits: F. Julienne

Une étude, réalisée pour la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin et le cabinet de conseil NellyRodi, avec le soutien du Défi de la Mode, met en exergue les principales préoccupations des dirigeants des marques de prêt-à-porter français.

L’enquête a été présentée dans les locaux de la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin (FFPAPF), par Yann Rivoallan, président, Alexane Spieser, directrice de la communication, et Thibaut Ledunois, directeur de l’entreprenariat, le mercredi 10 juillet 2024. Menée en janvier/février 2024, elle recense l’avis de 130 responsables, pas forcément adhérents (la fédération compte 600 marques adhérentes, le nombre total de marques nationales restant une inconnue).

43 % des dirigeants d’entreprises de mode estiment que l’avenir du prêt-à-porter est incertain. 69 % citent les freins économiques, tant le pouvoir d’achat des consommateurs que le contexte actuel de décroissance et de déconsommation, comme le premier obstacle auquel ils doivent faire face. Pour s'en sortir, quatre priorités sont mises en avant.

Néo-propaganda : 67 % des dirigeants estiment que la notoriété et la visibilité sont prioritaires

56 % jugent que les valeurs de l’entreprise doivent s’incarner dans la marque, autrement dit, ils capitalisent sur l’authenticité. Reste à savoir comment mobiliser une communauté d’acheteurs ? Si les réseaux sociaux (Tik Tok, Instagram) sont cités comme moteurs d’influence, le média presse, tel que pratiqué jusqu’alors, aurait, selon la FFPAFF, besoin d’updater son model process pour s’adapter aux nouvelles générations.

De l’importance des datas pour s’adapter aux nouveaux défis des marchés de la mode

47 % des dirigeants soulignent l’importance de la rapidité et de l’agilité dans la production. 55 % estiment que réactivité et flexibilité relèvent d’une stratégie à prioriser. À ce jeu, l’étude souligne l’importance de recueillir des données : « Il est temps, pour les marques de mode, d’investir dans des solutions avancées pour optimiser les ressources et réduire les coûts ».

De nouveaux modèles, comme la production à la demande ou l’introduction d’articles d’occasion (85 % pensent que la seconde main fera partir intégrante de la stratégie de marques), sont évoqués, de même que la nécessaire transformation des métiers ou encore la capacité à lutter contre les cyberattaques. Dans un courrier diffusé, on apprend que la marque agnès b. a précisément été victime d’une cyberattaque, ce qui signifie, potentiellement, que des données sur les consommateurs finaux ont été dérobées. Un sujet qui ne fait qu’éclore : 43 % des cibles de cyberattaques sont des PME et des ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire).

À la pleine conscience du réchauffement climatique, s’ajoute celle de l’inclusion

70 % des dirigeants considèrent que l’écoresponsabilité est un enjeu crucial. La mise en conformité avec le cadre légal force les marques à plus de transparence via des labels ou des certifications (B. Corp a la cote). Mais l’aspect écologique inclut dorénavant la dimension humaine : diversité corporelle, de genres, socioculturelle, ethnique ou de capacités.

Le nécessaire alignement des politiques cross canal avec les revendeurs multimarques

Enfin, 59 % des dirigeants estiment que l’omnicanalité est primmordiale et offre de nouveaux horizons. Boutique physique et site internet (vitrine ou e-shop), le cross canal s’impose, ne serait-ce que « essayer un vêtement en boutique pour l’acheter online, par exemple ». À ce compte, la question de la relation de confiance entre les marques et les revendeurs multimarques se pose et doit trouver de nouveaux ancrages. L’écosystème de la mode ne pouvant plus se contenter de présentations deux fois par avec des collections qui restent en boutiques six mois, sans autres animations (drop, capsules, collaborations, etc.). Le sujet des soldes reste également à discuter pour trouver un terrain d’entente.

S’entendre, là est le sujet à méditer si la filière prêt-à-porter veut se sortir de l’impasse dans laquelle des enseignes et de petits labels se sont retrouvés ces derniers temps. À l’horizon 2030, 70 % des dirigeants estiment que l’enjeu stratégique est le recentrage : « repenser son modèle économique » et « innover » pour 54 % d’entre eux.

Pour y parvenir, la FFPAPF est formelle : il va falloir sortir de la solitude et jouer collectif. Un pur défi, car, en France, la question de la solidarité et de la concertation, en plus d’être économique, est d'ordre politique, voire culturelle. La FFPAPF met des outils à la disposition de ses adhérents, à commencer par ce livre blanc (à la couverture verte) nommé « Flair » qui entre dans le détail de ce qui est précédemment abordé.

Flair Credits: Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin
Data
defi mode
Etude
Fédération Française du Prêt a Porter Féminin
Nelly Rodi