Agnès b. fait un premier pas pour renforcer la traçabilité de sa chaîne de production
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En s’associant avec la plateforme Fairly Made, la créatrice Agnès b., qui a toujours plaidé en faveur du made in France, fait un pas de plus en termes de transparence / traçabilité.
Depuis janvier 2024, des informations complémentaires à la description du produit sont mises à disposition des clientes et clients Agnès b, sur un certain nombre d’articles. Ces renseignements sont disponibles sur l'eshop de la marque en cliquant sur le lien « Pour en savoir plus sur la traçabilité de cet article » (rubrique description) et via un QR code apposé sur l’étiquette des vêtements vendus dans les boutiques éponymes.
Ce lien conduit directement à des données produites par Fairly Made, entreprise à mission française, créée en 2018 pour améliorer l’impact de l’industrie textile. La plateforme SaaS Fairly Made centralise les données sur les fournisseurs et les produits récoltées par ses ingénieurs et évalue les vêtements selon cinq critères : le social, la traçabilité, l’environnement, la recyclabilité et la durabilité.
Ainsi, par exemple, la fiche de la chemise "Andy blanche en sergé de coton" indique le type de matières utilisé (coton), les pays de tissage, teinture et confection, mais ne précise pas le pays d’où provient le coton (ce qui est un peu paradoxal dans la mesure où l’impact environnemental se joue dans la culture du coton).
Alessandra Lobba, directrice RSE et développement durable chez Agnès b., s’en explique auprès de FashionUnited : « la traçabilité jusqu'au champ est souvent freinée par la chaîne d'approvisionnement qui ne veut pas dévoiler ses sources et pour un petit comme Agnès b. c'est compliqué de faire du forcing. Toutefois, nos relations de longue date avec nos fournisseurs nous permettent d'avancer. Il faudra que le périmètre réglementaire les inclut. »
« Pour la chemise ANDY nous avons la traçabilité complète : origine : USA ou Israël (mélange de lots). Filature : Egypte, Inde ou Turquie (mélange de lots). Depuis plus de trois ans, nous sommes certifiés GOTS, ce qui facilite nettement la traçabilité en plus de nous garantir un coton biologique transformé de manière responsable. »
Origine des matières, certifications, parcours du produit, empreinte carbone, la maison : Agnès b. s’aligne sur la transparence
L’impact environnemental est mis en avant à travers trois critères : les émissions de CO2 produites, l’impact en matière d’eutrophisation des eaux douces* et la consommation d’énergies non renouvelables.
Dans l’exemple de la chemise Andy, le réchauffement climatique (comprenez la production de dioxyde de carbone) est de 10,4 kg CO2, soit 107,4 km parcourus par une personne en voiture. Reste à évaluer la pertinence de cette comparaison. Faut-il faire 107,4 km en moins de voitures pour pouvoir acheter une chemise Agnès b. ?
Là encore, Alessandra Lobba indique à FashionUnited la démarche de l’entreprise : « Les équivalences des impacts environnementaux, exprimés en kilomètres en voiture ou en jours de chauffage, sont affichés dans le but de sensibiliser le consommateur et lui permettre de prendre des décisions plus éclairées sur ses achats. En comprenant mieux l'impact environnemental d’un produit, vous pouvez choisir en toute connaissance de cause ce qui correspond le mieux à vos valeurs et à vos préoccupations écologiques. »
« Par exemple, ajoute-t-elle, en sachant qu’un t-shirt équivaut à cent kilomètres en voiture en termes d'impact environnemental, vous aurez une idée plus tangible de l'énergie et des ressources nécessaires pour le produire et le transporter. De même, en sachant qu’un pull représente deux jours de chauffage, vous pourrez mieux appréhender la consommation d'énergie associée à sa fabrication. »
Notez qu’au jour de la publication, les informations sur les modèles (vêtements ou accessoires) en cuir ne sont pas renseignées. Idem pour les Converse. C’est sans doute là que va se jouer le plus gros de la partie. La maison s’engage à continuer dans une démarche de progrès. Pour toute nouvelle commande, la traçabilité sera demandée à l’ensemble de nos partenaires.
*L’eutrophisation est une forme singulière, mais naturelle, de pollution de certains écosystèmes aquatiques qui se produit lorsque le milieu reçoit trop de matières nutritives assimilables par les algues et que celles-ci prolifèrent. Les principaux nutriments à l’origine de ce phénomène sont le phosphore (contenu dans les phosphates) et l’azote (contenu dans l’ammonium, les nitrates et les nitrites).
Le texte de cet article a été mis à jour après sa publication avec les dernières informations d’Agnès b.