Actu : tout ce qui a fait bouger le secteur de la seconde main ces derniers mois

Au cours des derniers mois, le marché de la seconde main a poursuivi sa croissance fulgurante. Les principaux acteurs et startups du secteur s’adaptent à cette dynamique pour répondre à une demande croissante, favorisée par des initiatives à grande échelle et des changements dans les habitudes de consommation.

Un marché en pleine effervescence

Le secteur de la seconde main est en train de devenir un véritable moteur économique, avec des prévisions de marché atteignant des milliards de dollars. Une étude titrée The socio-economic impact of second-hand clothes in Africa and the EU27+ rapporte qu’en 2023, l’industrie des vêtements de seconde main a contribué à hauteur de 3,0 milliards d'euros au produit intérieur brut (PIB) de la région de l’UE27+. Ce chiffre impressionnant s'explique par une demande accrue des consommateurs pour des alternatives plus écologiques et éthiques face à la fast fashion. Les plateformes spécialisées dans le commerce de vêtements d’occasion, comme Vestiaire Collective, Vinted, ou encore Sellpy, tirent largement profit de cette tendance mondiale.

Les acteurs traditionnels poursuivent leurs investissements

H&M s'investit de plus en plus dans ce domaine. Après l’Espagne, le géant suédois de la mode débarque en France et en Belgique avec son concept de seconde main, Pré-Loved. D'autres entreprises ont également étendu leur service de seconde main à de nouveaux marchés, comme la marque française Sandro du groupe SMCP, le grand magasin le BHV Marais ou l'enseigne Jules.

Le développement des startups : levée de fonds et expansion

Les startups comme Paradigme, une plateforme de seconde main en pleine expansion, misent sur des levées de fonds importantes pour accélérer leur développement. Après une récente levée de fonds, Paradigme prévoit d'élargir son offre et de renforcer sa présence sur le marché. Ces entreprises bénéficient d'une attention croissante des investisseurs, qui voient dans le secteur une opportunité de croissance durable. Autre startup à garder à l'oeil : Pop Dressing.

Par ailleurs, la plateforme Vinted, l'un des leaders de la mode de seconde main, a conclu fin octobre une vente secondaire d'actions pour un montant de 340 millions d'euros, atteignant une valorisation de 5 milliards d'euros.

La mode de seconde main portée par les tendances

Au même titre que le marché « classique », la seconde main suit, elle aussi, des tendances. Durant les Fashion Weeks, plusieurs tendances clés pour la seconde main se sont dégagées, notamment le retour en force des classiques intemporels, comme les vestes en cuir vintage ou le K-Way.

L’engagement des plateformes de revente et de leurs partenaires

Des initiatives comme celles d'eBay démontrent également l'implication des plateformes traditionnelles dans la promotion de la mode circulaire. Récemment, eBay a annoncé un investissement de 1,2 million de dollars pour soutenir les petites entreprises et favoriser la croissance de la mode d’occasion. Ce soutien passe notamment par des programmes d’accompagnement pour les détaillants indépendants, visant à élargir l'offre de vêtements d'occasion disponibles sur le marché.

Le rôle des influenceurs et des médias

Les séries télévisées et les influenceurs jouent un rôle non négligeable dans la popularisation du marché de la seconde main. Dernier exemple frappant, celui de la série à succès « Emily in Paris », qui a su promouvoir Vestiaire Collective à travers son contenu. Cette visibilité médiatique donne un coup de projecteur aux plateformes de revente, attirant une nouvelle génération de consommateurs intéressés par la mode de luxe d’occasion.

Nouveau « job de rêve »

Avec la montée en puissance de la seconde main, un autre enjeu important est celui de la lutte contre la contrefaçon. La formation d’experts en authentification de vêtements et d’accessoires de luxe devient cruciale pour maintenir la confiance des consommateurs. Désormais, la profession d'expert en contrefaçon fait partie des nouveaux « jobs de rêve » dont le secteur de la mode sait si bien en produire. Il existe toutefois encore peu de parcours de formations spécialisés.